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Nigeria : l'armée arrêtera-t-elle les violences intercommunautaires dans le centre ?

Nigeria : l'armée arrêtera-t-elle les violences intercommunautaires dans le centre ?

Nigéria

Le gouvernement nigérian a déployé le 15 février des troupes militaires dans le centre du pays afin de mettre fin aux violences entre agriculteurs et éleveurs. Mais, l’opération de six semaines est loin d‘être une solution durable à ces conflits liés à la lutte pour l’accès à la terre.

Du 15 février au 31 mars, l’armée nigériane sera présente dans le centre. Selon un communiqué du ministère de la Défense, les opérations se dérouleront dans les États du Niger, de Benue, de Kaduna, de Nasarawa, de Kogi et de Taraba. Soit une bonne partie de ce qu’on appelle « Midle belt », cet ensemble de six États considéré à juste titre comme le grenier du Nigeria.

Et l’objectif est précis : instaurer le calme entre les éleveurs et les agriculteurs. Eux qui se regardent depuis des lustres en chiens de faïence pour l’accès aux terres fertiles et aux pâturages qui se raréfient de plus en plus du fait de la pression démographique.

Des luttes fratricides aux dégâts collatéraux très importants. Selon Amnesty International, ces violences auraient coûté la vie à plus de 517 personnes en 2017. Et depuis de le début de cette année, ces conflits auraient fait déjà plus de 168 morts. Les militaires déployés dans ces Etats auront donc la lourde tâche de « lutter contre le banditisme armé, le kidnapping et le vol de bétail », selon le communiqué du ministère de la Défense cité par RFI.

Une opération salutaire, mais….

Une opération saluée par des observateurs. « Ce déploiement répond aux appels des populations qui demandaient une réponse sécuritaire plus importante et c’est une bonne chose », estime Nnamdi Obasi, analyste à l’international Crisis Group, basé à Abuja.

Toutefois, l’initiative ne saurait être une solution durable à ces affrontements. « Mais nous avons beaucoup de réserves sur le recours aux militaires dans ce genre de situations et pour une durée de six semaines. Une fois que les militaires devront partir, que se passera-t-il avec la police qui n’a ni les moyens ni les compétences de gérer ces problèmes entre agriculteurs et éleveurs ? D’autant que les forces armées tendent à employer la méthode forte. Cela peut parfois exacerber les conflits et créer de nouveaux problèmes de droits humains et relationnels entre militaires et civils », redoute Nnamdi Obasi.

Surtout, que « Beaucoup d’éleveurs sont désormais armés. Les fermiers se sont également armés. Et c’est un des plus grands défis sécuritaires au Nigeria », d’après Adam Higazi, chercheur associé à l’Université d’Amsterdam et de Cambridge, basé à Jos au Nigeria.

Il y a donc nécessité de trouver des solutions idoines cette épineuse question de l’accès à la terre exploitée (ou même aggravée) parfois par des politiciens à des fins purement électorales donc politiciennes.

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