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En Tunisie, le gouverneur de la Banque centrale limogé après une sanction de l'UE

En Tunisie, le gouverneur de la Banque centrale limogé après une sanction de l'UE

Tunisie

Chedli Ayari n’est plus le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie depuis ce mercredi. Le Premier ministre du pays, Youssef Chahed lui a préféré Marouane El Abassi, 58 ans. En filigrane, une sanction de l’Union européenne qui a placé la Tunisie sur une liste noire de pays exposés au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme.

La décision, portée ce mercredi même par le Parlement européen, réprime la nation nord-africaine et des pays comme l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie et le Yémen pour leur laxisme en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.

En Tunisie, les médias ont accusé la Banque centrale sous Ayari de fermer les yeux sur des “transferts obscurs” reçus d’organisations non gouvernementales et de partis politiques.

Mais au sein même du Parlement européen, l’affaire fait débat. En témoigne les résultats du vote : 357 voix en faveur de la sanction, 283 voix contre et 26 abstentions. En effet, pour les parlementaires opposés, la démocratie naissante en Tunisie a plus besoin de soutien que de sanction, estimant que cette décision ne tenait pas compte des efforts du pays pour renforcer ses structures financières.

“Ces alertes ne doivent pas être mal interprétées, il s’agit d’encourager la Tunisie à produire une meilleure distribution des richesses”, a rétorqué un responsable de la délégation de l’Union européenne à Tunis.

Quoique, cette nouvelle sanction européenne est un mauvais signe pour la Tunisie qui s’apprête à faire sa sortie internationale mi-mars en vue d’une levée de fonds de 850 millions d’euros afin de boucler le budget de l’Etat.

Interrogé par Jeune Afrique, l’ancien ministre tunisien de l’Économie, Hakim Ben Hammouda a souligné l’impact que cette affaire peut avoir sur la réputation du pays. “Les investisseurs étrangers seront confrontés à des problèmes de transfert d’argent et les entreprises tunisiennes auront des difficultés à acheter des produits et à monter des opérations financières et bancaires avec l’étranger”, a-t-il expliqué.

Encore que, le 5 décembre dernier, le même Parlement européen avait placé la Tunisie sur la liste noire des paradis fiscaux, avant de se raviser et de la reclasser sur une liste “grise”, incitant le pays à faire preuve de bonne foi en entamant des réformes.

“La première fois, il y a eu un dysfonctionnement, là, il s’agit d’une multiplication de dysfonctionnements au sommet de l’État. Une responsabilité politique est engagée”, martèle l’ancien ministre.

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