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RCA : des jeunes sacrifient leurs études pour les taxis motos

République Centrafricaine

En République Centrafricaine, des jeunes de Bangui, la capitale abandonnent les salles de classe pour pratiquer la « juteuse » activité de taxi-motos. Un phénomène susceptible de mettre en péril l’avenir de l‘éducation et de tout un pays.

« Mais, où sont les garçons ? ». Cette interrogation d’un observateur reflète textuellement la réalité qui prévaut actuellement dans la plupart des lycées et collèges de Bangui. Une seule explication. Les garçons sont dans les rues. Pas pour manifester ou marcher pour faire valoir quelque revendication.

Au contraire ! Casques vissés, drapés dans un tee-shirt un jean, concentrés sur le guidon de leurs motos, ces jeunes font le transport en commun à bord des motos. Une activité lucrative dont il faut profiter pour faire face au chômage, au sous-emploi et partant à la pauvreté qui frappe la RCA depuis des lustres. ‘’ Moi j’ai été à l’école, mais aujourd’hui je n’y vais plus à cause du manque d’aide et des conditions difficiles du foyer. J’ai fait la classe de 5ème au lycée Boganda, puis je n’avais plus d’aide, pas d’assurance. Si bien que j’étais devenu déserteur. Et lorsque les taxis motos sont arrivés, je m’y suis intéressé”, confesse Jospin Ngaibino, un élève devenu conducteur de moto.

Mais, si ces jeunes se battent pour leur « survie », des pédagogues centrafricains redoutent des conséquences très lourdes pour l’avenir de la RCA. « Il y a des garçons de 16 à 19 ans qui ont tourné le dos à l‘école. Je pense que c’est une très mauvaise chose, c’est l’avenir de la République Centrafricaine, qui est mis en cause. L’abandon des études par ces jeunes enfants constitue un handicap au développement de notre pays, car nous ne pouvons pas compter sur les étrangers pour le développement de la République Centrafricaine », déplore Jean Claude Sarayo, censeur au lycée des Martyrs.

Environ 10 000 motos sont en circulation à Bangui et 85% d’entre elles sont conduites par des jeunes garçons dont l‘âge oscille entre 15 et 18 ans. De quoi constituer une véritable préoccupation pour les autorités centrafricaines.

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