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Nigeria : un décret du président Buhari réduit fortement les chances d'emploi des étrangers

Nigeria : un décret du président Buhari réduit fortement les chances d'emploi des étrangers

Nigéria

Dur dur sera l’emploi pour les étrangers au Nigeria. Un décret signé par le président nigérian ce lundi 5 février “interdit au ministère de l’Intérieur d’accorder des visas aux travailleurs dont les compétences sont facilement accessibles au Nigeria.

Selon l’ordre exécutif, les étrangers ne seront acceptés à un poste que s’il a été certifié par une autorité compétente que l’expertise requise n’est pas disponible au Nigeria. Aussi, les agences gouvernementales ont-elles reçu pour mention de préférer les entreprises nigérianes dans l’attribution des marchés.

La restriction à l’embauche des étrangers pourrait être perçue comme une contradiction à la récente décision du gouvernement d’adopter des politiques de visas plus ouvertes. L’année dernière, par exemple, dans le cadre des réformes entreprises, le gouvernement a assoupli les règles en matière de visas et ouvert des bureaux d’immigration supplémentaires pour faciliter l’obtention de permis de séjour.

Toutefois, cet élan nationaliste du président Buhari semble être une réponse aux pressions de plus en plus croissantes qu’il accuse à un an de la présidentielle de février 2019, notamment sur les questions du chômage des jeunes et de l’insécurité.

Depuis le début, Muhammadu Buhari est la cible de critiques de certains de ses prédécesseurs et adversaires politiques. Olusegun Obasanjo et Ibrahim Babangida l’ont du reste accusé de n’avoir pas tenu ses promesses et lui ont conseillé de se retirer.

“Il y a des moments dans la vie où l’intérêt de la nation doit prendre le pas sur les ambitions personnelles”, a écrit dimanche dans un communiqué Babangida, surnommé IBB. Il a conseillé au président Buhari qu’il a décrit comme “datant de l‘ère analogique”, de laisser la place à un dirigeant “numérique”.

Ancien dirigeant de l’armée, considéré comme austère et sévère, Buhari a remporté la présidentielle de 2015 avec son discours anti-corruption et sur la promesse d‘éradiquer la secte islamiste Boko Haram et de réduire le chômage.

Mais près de trois ans après son accession au pouvoir, la marche vers l’idéal commun semble périlleuse. En 2016, le pays est entré officiellement en récession et la situation sécuritaire s’est largement détériorée dans de nombreuses régions en raison de Boko Haram et de conflits interethniques.

S’il n’a pas encore annoncé officiellement sa candidature pour la présidentielle de 2019, de nombreuses voix s‘élèvent pour l’encourager à le faire. “Le consensus qui a porté Buhari au pouvoir et l’avait rendu populaire est en train de s’effondrer”, souligne le politologue Chris Ngwodo. “S’il décide de se présenter, il va faire face à d‘énormes obstacles. Ce ne sera pas une course facile”.

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