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L'immigration illégale en forte croissance en Algérie

Algérie

Le phénomène de l’immigration clandestine prend de plus en plus d’ampleur en Algérie.

Une jeunesse noyée dans le désespoir choisi de prendre la mer à bord de petites embarcations pour rejoindre l’autre rive de la Méditerranée. Une aventure pleine de risques, qui finit souvent en drame. Dans cette petite ville dans l’est du pays, les histoires de dizaines de jeunes “Haragas” qui ont quitté le pays plonge cette ville de Dellys dans la tristesse. Hocine est un père de famille à la recherche de son fils de 16 ans. Noureddine a quitté le domicile familial depuis presque 5 mois, il a pris la mer avec un groupe de jeunes, direction l’Espagne. Depuis sa famille est sans nouvelle.

“Mon fils est né en 2001, ici à Dellys, il a 16 ans. Il vivait avec sa famille, nous ne sommes pas des gens riches, nous avons une vie modeste, mais il ne manquait de rien. Je ne sais pas comment il est parti, ses copains l’attendaient, ils étaient 5, et mon fils est le plus jeune parmi les 15 qui étaient à bord de la petite embarcation. Sept sont de la commune de Azzefoun en Kabylie, 5 de Dellys, et 3 viennent de la capitale Alger. Aucun de ces 15 jeunes n’a donné signe de vie depuis des mois, nous sommes très inquiets, qu’ils soient au Maroc ou en Espagne ou en Algérie, on aimerait bien savoir. Je doute qu’ils sont morts noyés, car la mer aurait rejeté leurs corps sans vie, la mer ne garde pas les cadavres. Dieu seul sait où ils sont maintenant”, explique, désemparé, Hocine Arezki , le père de Noureddine.

Mohamed est lui aussi plongé dans la tristesse, son fils Rabah, est porté disparu depuis octobre dernier, il a pris la mer avec le même groupe de jeune, depuis plusieurs mois.

“Mon fils ne manquait de rien ici, mais ses amis l’ont convaincu de partir avec eux, il voulait rejoindre ses frères qui vivent en Europe, pourtant, je partageais mon salaire avec lui. Il a décidé de partir sans avertir personne, ni sa mère ni moi. Il s’appelle Rabah, il a 19 ans. La question qui me taraude, c’est pourquoi ces jeunes quittent leur pays ?”, renchérit Mohamed Abderahmani, le père de Rabah.

Nabil a déjà tenté de traverser la mer deux fois, mais a échoué à rester sur le sol européen. Depuis, il ne veut plus retenter le coup. Son frère cadet Khaled a quant à lui décidé de tenter sa chance, mais depuis son départ aucune nouvelle n’est parvenue à sa famille qui vit un cauchemar.

“Mon frère n’a donné aucun signe de vie depuis son départ le 10 octobre dernier. Certains disent qu’ils ont étaient capturés, qu’ils se trouvent dans des centres de détention pour les migrants clandestins, d’autres disent qu’ils sont en prison, s’ils s‘étaient noyés, la mer les auraient rejetés, mais nous n’avons aucune nouvelle, à la maison c’est une grande tristesse, il est difficile de manger et de boire comme si de rien n’était, un climat de funérailles permanent, on étouffe, j’évite de rentrer à la maison tellement le spectre de mon frère plane au-dessus de nos têtes”, affirme Nabil Allaoua, le frère de Khaled.

L’immigration clandestine hante et le gouvernement ne trouve pas de solution. Chaque jour, une dizaine de petites embarcations quittent les côtes algériennes en direction de l’Europe, devenue la solution ultime, pour une jeunesse sans avenir.

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