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Tchad : l'opposition veut savoir qui a tué Ibni Oumar Mahamat Saleh

Tchad : l'opposition veut savoir qui a tué Ibni Oumar Mahamat Saleh

Tchad

Dix ans après le décès d’Ibni Oumar Mahamat Saleh dans des circonstances non encore élucidées, les soutiens de l’ex-porte parole de l’opposition tchadienne veulent que “la lumière puisse être faite” sur les circonstances de sa disparition le 3 février 2008.

Expositions, projections, témoignages…. Le Parti pour les libertés et le développement (PLD) organise du 1er au 3 février une journée dite des « Martyrs de la démocratie ». Question de rendre hommage à toutes les personnes « mortes pour la promotion de la démocratie et de l’Etat de droit au Tchad ».

Parmi ces martyrs, le fondateur et secrétaire général du PLD, Ibni Oumar Mahamat Saleh. Ce célèbre professeur d’université détenteur d’un doctorat en mathématiques obtenu en 1978 à Orléans en France, qui disparut le 3 février 2008.

Même si les larmes ont peut-être déjà séché, la soif de vérité demeure inassouvie chez les partisans de l’ancien porte-parole de Coordination des Partis Politiques pour la Défense de la Constitution (CPDC), plateforme de l’opposition. “Nous voudrions savoir ce qui est arrivé à Ibni et qui a donné l’ordre, la cause de son interpellation pour que toute la lumière puisse être faite et que la justice soit dite”, a déclaré hier Mahamat Ahmat Alhabo, secrétaire général adjoint du PLD.

“La personne qui a fait disparaître et a donné l’ordre de faire disparaître Ibni voulait faire disparaître quelqu’un qui dérange par ses idées”, a ajouté Mahamat Ahmat Alhabo qui réclame en même temps la restitution du corps de l’ex-opposant.

Des obstacles politiques ou diplomatiques ?

L’ex-ministre de deux présidents tchadiens dont Idriss Déby Itno, démis de ses fonctions en 1994 et passé dans l’opposition, avait disparu pendant que N’Djamena était envahie par des groupes rebelles venus de l’est pour renverser Idriss Déby au pouvoir depuis décembre 1990 après son coup d’Etat contre Hissein Habré.

Selon les conclusions de l’enquête d’une commission intégrant des membres de la société civile et de l’opposition, mise en place en 2008 par le Tchad sur demande de la communauté internationale, Ibni Saleh aurait été enlevé à son domicile par des forces de défense et de sécurité tchadiennes. Mais, les autorités tchadiennes ne reconnaissent pas les conclusions de cette enquête.

Une plainte pour enlèvement et torture a été déposée en 2012 par la famille d’Ibni Oumar Mahamat Saleh devant le tribunal de grande instance de Paris. Mais, aucune information sur l‘évolution du dossier. En raison sans doute des pesanteurs et contraintes aussi bien juridiques que politiques et diplomatiques.

Des commémorations auront lieu le 3 février en France, au Canada, au Cameroun, au Niger, en Égypte, au Soudan et au Burkina Faso.

Le Tchad traverse depuis plusieurs jours une période de tension politique, alimentée par une forte grogne sociale. Plusieurs mouvements de protestations contre les mesures d’austérité du gouvernement d’Idriss Déby ont tenté de descendre dans la rue, malgré l’interdiction des autorités et la présence d’un dispositif renforcé de sécurité.

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