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Togo : pouvoir et opposition dans la rue

Togo : pouvoir et opposition dans la rue

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Faute d’une solution durable à la crise politique qui secoue le Togo depuis août, le pouvoir et l’opposition se mesurent désormais les forces dans la rue. Avec quelles conséquences ?

Le régime de Faure Gnassingbe a sans doute compris que la rue peut être un bon terrain pour exprimer sa force politique. Ce 31 janvier, des milliers de Togolais réunis au sein de la jeunesse de l’Union pour la République (UNIR), principal parti de la Majorité ont manifesté dans les rues de Lomé, la capitale.

Objectif affiché, cimenter l’unité nationale à travers le vivre ensemble. « Nous sommes là pour montrer que la jeunesse doit se mobiliser, pour prendre toute sa part dans la construction économique de notre pays, et aussi travailler dans la paix, travailler à un climat de paix, à un climat de bonne entente et à un climat de vivre ensemble, parce que comme vous le savez, sans cette paix-là, nous ne pouvons rien construire», a expliqué à RFI, Malick Natchaba, président du mouvement des jeunes d’UNIR. Et selon des sources proches, les femmes du parti au pouvoir devraient elles aussi manifester samedi.

Au même moment et en empruntant quasiment les mêmes itinéraires, des partisans de la coalition de 14 partis d’opposition sont descendus eux aussi dans la rue. Mais, pas dans le même dessein. « Nous devons insister, parce que nous sommes persuadés que ce régime finira par céder, et qu’ils comprennent que ces manifestations, cette insistance, sont des avertissements. Et nous insistons, dans l’intérêt général, pour qu’il y ait un dialogue qui nous permette de sortir de la situation », a expliqué le professeur Komi Wolou, membre de la plateforme.

Et c’est cette plateforme de 14 partis qui multiplie depuis près de six mois des marches dans les grandes agglomérations togolaises. Au centre des revendications, la limitation à deux du nombre de mandats du président de la République sans effet rétroactif et le départ de Faure Gnassingbe au pouvoir depuis 2005 après le décès de son père le général Gnassingbe Eyadema qui a dirigé le Togo d’une main de fer pendant plus de 37 ans.

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Pour résoudre cette crise, le pouvoir a promis de dialoguer avec l’opposition. Mais, pas d‘évolution. C’est le statu quo en dépit des « bons offices » de dirigeants africains comme le président du Ghana Nana Akufo-Ado ou le chef de l’Etat guinéen Alpha Condé. C’est sans doute en raison de cette absence de solution que le pouvoir togolais voudrait montrer sa capacité mobilisatrice à une opposition qui a déjà gagné le terrain de la rue.

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Une approche qui en réalité n’est pas sans conséquences. «La situation que vit le Togo depuis 5 mois, le conduit inexorablement, si l’on y prend pas garde, à des lendemains très difficiles», redoutait le 23 janvier dernier, Komlan Nouwossan, secrétaire général de l’Union Nationale des Syndicats Indépendants du Togo (UNSIT), une centrale syndicale.

Pour l’UNSIT comme d’autres syndicats togolais, la fermeture des entreprises par exemple serait synonyme de suppression d’emplois. Ce qui devrait contribuer à l’augmentation du taux de chômage estimé aujourd’hui à 4% par les autorités et à 28% par des experts.

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Il y a aussi que ces contre-manifestations initiées par le pouvoir pourraient empirer une situation politique déjà explosive, car il faut craindre des accrochages entre partisans des deux camps. Quitte faire basculer dans une sorte d’instabilité, voire de guerre civile.

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