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Le Nigeria élit son fonctionnaire le plus honnête

Le Nigeria élit son fonctionnaire le plus honnête

Nigéria

“Integrity Idol”, une téléréalité pour célébrer et glorifier les agents de l’Etat intègre. Au Pakistan, au Liberia, au Mali … le concept a déjà séduit. Il fait ses premiers pas au Nigeria.

Le concours ne pouvait pas mieux tomber. En début de semaine, l’Afrique toute entière, à travers le sommet de l’Union africaine, se penchait sur la corruption, plaie de plusieurs pays africains. D’ailleurs, le chef de l’Etat nigérian, Muhammadu Buhari, a été fait champion de la lutte contre la corruption.

Dans son pays, l’organisation Accountability Lab Nigeria s’active pour davantage renforcer cette lutte. Pour ce faire, l’organisation a importé un concept de téléréalité qui récompense ce mercredi le fonctionnaire le plus honnête du pays. Ici, pas question de faire le procès des agents corrompus, mais plutôt promouvoir les valeurs d’intégrité.

Le concept est simple, les téléspectateurs font parvenir à l‘équipe de la campagne des candidatures qu’ils estiment intéressantes. Ensuite, un panel d’experts en tire cinq finalistes qui sont interviewés et qui expliquent pourquoi ils méritent le prix. A l’issue des entretiens, le vainqueur est désigné par les téléspectateurs.

Mais la phase des présélections n’est pas toujours aisée, notamment au Nigeria où la corruption a la peau dure. “Les gens nommaient leur tante parce qu’elle leur donnait de l’argent”, explique Odeh Friday, qui dirige la campagne. D’autres pensaient qu’ils pouvaient se qualifier juste parce qu’ils venaient travailler à temps”.

Un policier a par exemple été surpris de voir son nom parmi les candidats nominés alors qu’il plonge dans des affaires louches. Un autre candidat a tout simplement fait annuler sa nomination quand il s’est rendu compte que de vieilles casseroles pourraient être révélées.

Des anecdotes qui en rajoutent à l’attraction du concours regardé par plus de 10 millions de personnes. Débuté au Népal en 2014, il s’est depuis étendu au Pakistan, au Mali, au Liberia, en Afrique du Sud et maintenant au Nigeria.

Mais quel impact réel sur la lutte contre la corruption ? Pour l’heure, difficile de l‘évaluer. Selon le Massachusetts Institute of Technology, le changement peut être progressif. La première étape, c’est d’arriver à changer les attitudes, notamment au niveau des jeunes qui “croient que vous ne pouvez obtenir un emploi que si vous appartenez au [parti au pouvoir]”, estime Gareth Newham de l’Institute of Security Studies en Afrique du Sud.

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