Mali
Une religieuse colombienne enlevée il y a près d’un an au Mali apparaît dans une vidéo dans laquelle elle sollicite l’intervention du pape François, rapportent lundi l’agence mauritanienne Al-Akhbar et le centre américain de surveillance des sites jihadistes SITE.
La religieuse franciscaine Gloria Cecilia Narvaez Argoti a été enlevée le 7 février 2017 à Karangasso, près de Koutiala, dans le sud du Mali à proximité de la frontière avec le Burkina Faso, où elle travaillait depuis six ans comme missionnaire.
Sa dernière preuve de vie publique remonte à une vidéo diffusée en juillet 2017 par le “Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans”, principale alliance jihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda, montrant six otages occidentaux enlevés au Mali ou au Burkina Faso.
Cette nouvelle vidéo dure 4 minutes 44 secondes, avec un commentaire en voix off en anglais, précise l’agence Al-Akhbar, connue pour recevoir et diffuser régulièrement des communiqués des groupes jihadistes du Sahel.
La religieuse colombienne s’y adresse au pape, dont elle demande l’intervention pour sa libération, le félicitant pour sa récente tournée en Amérique latine et soulignant que sa captivité se poursuit au moment ou les chrétiens célèbrent Noël, laissant supposer que la vidéo a été enregistrée fin décembre.
La vidéo montre également d’anciens otages des groupes jihadistes du Sahel libérés à la suite de négociations.
Selon des sources de sécurité maliennes et burkinabè, au moment de l’enlèvement, les recherches s‘étaient étendues du Mali au Burkina Faso, vers lequel s‘étaient dirigés les ravisseurs avec leur otage.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.
Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.
Face à la dégradation de la situation aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, l’organisation régionale G5 Sahel, qui regroupe ces trois pays, ainsi que la Mauritanie et le Tchad, a réactivé en 2017, avec le soutien de la France, un projet de force conjointe antijihadiste, initialement lancé en novembre 2015.
AFP
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