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Au Nigeria, crise humanitaire due à l'afflux de réfugiés Camerounais

Au Nigeria, crise humanitaire due à l'afflux de réfugiés Camerounais

Cameroun

Le Nigeria, déjà frappé par les graves dérives de la secte islamiste Boko Haram, subit l’arrivée massive de réfugiés venus du Cameroun anglophone. Les deux pays sont voisins. Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) avance le chiffre de 10.000 personnes candidates à l’exil, fuyant ainsi l’enfer qui se déchaîne contre elles dans leur pays d’origine.

De leur côté, les services de secours de l’Etat de Cross River (sud-est du Nigeria) évoquent le chiffre alarmant de 33.000 réfugiés. Ces derniers se retrouvent disséminés çà et là. La plupart étant hébergés par des familles, mais vivant dans des conditions déplorables, voire, critiques. L’on parle même de précarité criarde. Aux dires des autorités locales et du HCR, l’urgence d’ouvrir des camps de réfugiés est d’actualité. Le but étant d’absorber les réfugiés dans ces camps.

John Inaku, responsable du Service de gestion et de management des urgences pour l’Etat de Cross River : « nous avons recensé près de 33.000 migrants Camerounais. Un grand nombre est arrivé par la route. Mais certaines personnes traversent la forêt, d’autres le fleuve. C’est donc très difficile de les enregistrer sur nos bases de données. »

John Inaku mentionne ici les nombreuses difficultés de son organisation à gérer l’afflux massif des réfugiés, mais aussi les souffrances vécues pas ces derniers.

Une aide improbable, qui semble déjà vouée à l‘échec

« Nous avons dû mal à leur apporter à tous les aides dont ils ont besoin, car les routes sont impraticables et ces personnes sont disséminées dans des villages éloignés les uns des autres. Certaines personnes ont fui avec leurs enfants. Plusieurs réfugiés ont dormi dans la forêt pendant plusieurs semaines. Certains racontent avoir vu leurs proches êtres victimes de violences, ils se sont donc sentis en danger, et c’est pourquoi ils ont fui. Ils sont partis les mains vides. » Et d’ajouter : « une femme enceinte a dû accoucher dans des conditions difficiles, sans aucune aide et son bébé est mort. »

Le responsable termine sa longue complainte par un appel à l’aide, notamment financière. « Nos équipes sont amenées à se déplacer en moto. Et lorsqu’il pleut, nous avons difficilement accès à eux. La situation se dégrade. Pour faire face à cette crise, nous avons besoin d’aide financière. Et surtout de mettre en place des camps avec le HCR afin d’améliorer leurs conditions de vie parce que les quantités de nourriture que nous leur apportons ne suffisent pas. » lâche-t-il.

Depuis plus d’un an, le Cameroun est ébranlé par une crise qui a pour épicentre sa région anglophone. La minorité anglophone du pays (environ 20% sur 23 millions d’habitants) s’insurge face à ce qu’elle qualifie de marginalisation dont elle se dit victime de la part du pouvoir à dominance francophone.

Tandis que des anglophones réclament le fédéralisme en guise de solution pour mettre un terme à cette « marginalisation », d’autres (anglophones), plus radicaux, exigent purement et simplement la Sécession. Dans un cas comme dans l’autre, le régime Biya refuse d’entre quoi que ce soit.