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Marches réprimées en RDC : les catholiques et l'Occident durcissent le ton

Marches réprimées en RDC : les catholiques et l'Occident durcissent le ton

République démocratique du Congo

Les Nations unies et les pays occidentaux ont durci le ton envers Kinshasa après la répression sanglante dimanche de marches antiprésident Kabila organisées à l’initiative de catholiques qui demandent aux Congolais de rester mobilisés et même “inébranlables”.

Deux jours après avoir fait état de six morts dans les violences à Kinshasa, les Nations unies enquêtaient toujours mardi sur plusieurs autres possibles victimes des forces de sécurité. Les autorités parlent de deux morts.

Les Nations unies ont révélé mardi qu’un de leurs observateurs des droits de l’homme à Kinshasa avait été blessé après avoir été frappé à “coups de pieds et de poings par les forces de sécurité”.

“La police militaire a également tiré des gaz lacrymogènes vers au moins trois patrouilles des Nations unies”, a fait savoir le Haut-commissariat aux droits de l’homme à Genève.

La Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco) “est en train de discuter de cet incident avec les autorités”, selon le Haut-commissariat.

Les autorités congolaises n’auraient pas apprécié le déploiement à Kinshasa de 100 à 200 Casques bleus et d’une cinquantaine d’observateurs, pour protéger les civils et relever d‘éventuelles violences. Elles n’auraient pas davantage apprécié l’annonce en temps réel du bilan des morts par la Monusco.

Membres permanents du Conseil de sécurité, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne se sont déclarés “consternés par la violence perpétrée par les forces de sécurité”, dans un communiqué conjoint de leurs ambassades. “L’usage d’une force disproportionnée” et “la coupure des services internet et SMS violent les assurances que nous avions reçues de la présidence congolaise”, selon le texte.

“Ces actions du gouvernement entravent le processus démocratique”, ont conclu Londres et Washigton.

Autre membre permanent du Conseil de sécurité, la France avait la première “condamné” dès lundi “les violences commises par les forces de sécurité”. Paris était soupçonné par les opposants congolais d‘être plus indulgent envers Kinshasa que la Belgique, ex-puissance coloniale.

Ces violences et ces condamnations interviennent alors qu’une mission conjointe américaine, britannique et française se trouve en RDC pour préparer une nouvelle résolution des Nations unies d’ici au mois de mars, ont indiqué à l’AFP des sources diplomatiques.

Cette résolution déterminera le nouveau mandat annuel de la Monusco, alors que les autorité congolaises ont annoncé un calendrier supposé déboucher sur des élections le 23 décembre.

‘Prison à ciel ouvert’

“Il n’y aura plus de répit pour la dictature”: les organisateurs des marches – un “comité laïc de coordination” proche de l’Eglise – ont demandé mardi “au peuple de Dieu de rester mobilisé pour répondre à son prochain appel”.

“Restons inébranlable” a lancé l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo, en condamnant les violences des forces de l’ordre “plus armées que sur un champ de bataille”.

“Sommes-nous devenus une prison à ciel ouvert?”, s’est-il interrogé en déplorant les morts et les blessés dans ces marches dispersées à la sortie de la messe dans plusieurs paroisses sur les quelque 160 de la capitale (13, d’après la nonciature apostolique).

Le cardinal Monsengwo, un proche du pape François, est la cible des critiques des pro-Kabila, lesquels rappellent qu’il n’incarne pas à lui tout seul les positions de l‘épiscopat.

Le porte-parole de la Majorité présidentielle, André-Alain Atundu, affirme que le président de la conférence épiscopale, l’archevêque de Kisangani, Marcel Utembi, “dénie toute responsabilité de l‘épiscopat dans l’organisation de la marche du 21 janvier”.

Le conseil des ministres a appelé lundi les membres des confessions religieuses à “ne pas se compromettre dans les activités politiques susceptibles par ailleurs de générer le chaos en République démocratique du Congo”.

La ministre congolaise des Droits humains a souhaité que les violences policières “soient punies” dans un entretien diffusé mardi par Radio France internationale (RFI). Marie-Ange Mushobekwa a déclaré “ne pas comprendre comment les forces de l’ordre décident d’ouvrir le feu”, interrogée sur les tirs en rafale qui ont tué une jeune femme devant une église, selon des témoignages concordants.

Le gouvernement a pourtant, lui, salué le “comportement professionnel de la police” en dénonçant la présence de “casseurs” parmi les manifestants.

AFP

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