République Centrafricaine
Travaux forcés à perpétuité pour Rodrigue Ngaïbona dit Andjilo. C’est le verdict de la Cour criminelle de Bangui sur le procès de ce trentenaire, un des leaders des anti-balaka.
Un procès qui aura duré près d’une semaine. Débuté le 8 janvier, le procès de Rodrigue Ngaïbona a connu son épilogue ce lundi 22 janvier. Un épilogue plutôt amer pour ce chef des anti-balaka, car Andjilo a été condamné aux travaux forcés à perpétuité comme a requis il y a quelque 4 jours, le procureur général, Eric Didier Tambo. Tant le prévenu était poursuivi pour de lourds et nombreux chefs d’accusation dont « assassinat, association de malfaiteurs et détention illégale d’armes et de munitions de guerre ou encore vol à main armée et séquestration ».
Même son de cloche du côté de la partie civile qui se dit elle aussi convaincue que Rodrigue Ngaïbona a bel et posé les actes qui lui sont reprochés. “La partie civile est venue déposer. Andjilo a répondu pour dire que ce n’est pas lui. Il a nié les faits en bloc, mais nous en conclusion, on sait là où les faits se sont déroulés”, a expliqué Maître Guy Hervé Gbangolo, un des treize conseils des victimes de l’accusé Andjilo.
Mais, le verdict est loin de satisfaire Andjilo qui a plaidé non-coupable. « On a parcouru tous ces griefs qui lui sont portés. On s’est rendu compte qu’il n’y a pas de témoins. Il n’y a pas de preuves et nous plaidons non-coupable », a déclaré Maître Madoukou, un des avocats du général Andjilo. Lesquels ont promis de se pouvoir en cassation question sans doute d’ajouter des éléments à décharge pour obtenir l’acquittement de leur client au prochain procès.
Né en 1982 à Batangafo, petite ville du nord de la RCA, Rodrigue Ngaïbona est issu d’une famille démunie qui n’a pas pu le scolariser. En dépit de son baptême à l‘église évangélique, Ngaïbona est devenu célèbre en décembre 2013, lors de l’offensive des anti-balaka contre la milice seleka à Bangui. Surnommé général Andjilo, Ngaïbona, père de sept enfants issus de deux lits, va multiplier viols, séquestrations, braquages, meurtres et bien d’autres actes répréhensibles…. Ce, jusqu’au 17 janvier 2015 quand il sera arrêté par la Minusca, la force des Nations-Unies en RCA à Bouca, localité voisine de Batangafo.
D’après des sources proches, d’autres éléments des anti-balaka et de seleka devraient aussi comparaître devant la barre du tribunal pour répondre des actes qui leur reprochés.
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