Sénégal
Le bilan de la tuerie du 6 janvier dans une forêt protégée de Casamance, dans le sud du Sénégal, a été revu jeudi à la hausse à 14 morts après la découverte du corps d’un disparu, a annoncé l’armée.
“Un corps a été retrouvé aujourd’hui (jeudi) et cela porte le bilan à 14” personnes tuées dans la forêt de Bayotte, proche de Ziguinchor, principale ville de Casamance, a déclaré le porte-parole de l’armée, le colonel Abdou Ndiaye.
L’information a ensuite été confirmée par le chef d‘état-major de l’armée sénégalaise, le général Cheikh Guèye.
“Un acte odieux a été commis. Quels que soient les auteurs, ils seront traqués, recherchés et neutralisés. Nous ne raisonnons pas en termes de délai. Notre préoccupation est de nettoyer cette zone pour que les populations puissent faire leur travail normalement”, a dit le général Guèye lors d’une conférence de presse à Ziguinchor.
“Le corps qu’on nous a présenté ce matin est bel et bien celui de mon frère. Il avait l’habitude d’aller chercher du bois de chauffe” dans la forêt, a, par ailleurs, déclaré à l’AFP un membre de la famille du défunt, un homme de 52 ans dont les proches avaient signalé la disparition depuis samedi.
Il a été inhumé quelques heures plus tard à Ziguinchor en présence du général Guèye, et d’autres responsables militaires, a constaté un correspondant de l’AFP.
Le bilan officiel de la tuerie, dont les auteurs sont toujours recherchés, était jusqu’ici de 13 morts, dont trois ressortissants de Guinée-Bissau, et d’une demi-douzaine de blessés.
Selon le chef d‘état-major, les opérations de ratissage sont menées “en coopération” avec les troupes de la Guinée-Bissau voisine.
Elles “visent” aussi “à protéger l’environnement. Il n’est pas question qu’on laisse notre environnement être détruit par des intérêts privés. Des individus veulent saccager notre environnement. On peut les qualifier de criminels”, a-t-il poursuivi.
Selon les observateurs, le mobile du massacre pourrait être lié à l’exploitation illicite du bois précieux dans cette région touristique et agricole située entre la Gambie et la Guinée-Bissau.
Soupçonné d‘être impliqué, le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), rébellion armée qui lutte depuis 1982 pour l’indépendance, a condamné le massacre et pointé du doigt des responsables administratifs et militaires locaux “à la tête d’un vaste réseau de coupe clandestine et de vente illicite de bois de teck”.
La tuerie s’est produite quelques jours après un appel lancé par le président Macky Sall à la rébellion pour faire “le pas décisif vers la paix définitive, une paix sans vainqueur ni vaincu”.
En 35 ans, le conflit en Casamance a fait des milliers de victimes civiles et militaires, notamment à cause des mines, ainsi que des milliers de déplacés, et ravagé l‘économie de la région.
“Le MFDC continue dans sa dynamique d’ouverture au dialogue en faveur d’une issue heureuse au conflit casamançais, a-t-il indiqué après la tuerie.
AFP
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