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Cameroun : 43 morts sur des sites miniers abandonnés en 2017 (ONG)

Cameroun : 43 morts sur des sites miniers abandonnés en 2017 (ONG)

Cameroun

Selon l’ONG Forêts et développement rural (FODER), au moins 43 personnes sont mortes au Cameroun en 2017 sur des sites miniers exploités puis abandonnés par des sociétés minières. Une situation qui pose concrètement la problématique de la réhabilitation des sites, un des points essentiels de la chaîne de décisions dans les projets miniers.

Morts pour avoir voulu chercher des moyens de survie. C’est ce que l’on pourrait dire de ces Camerounais qui ont péri dans des sites miniers non réhabilités par des entreprises après exploitation.

Et l’ONG Forêts et développement rural (FODER) a pu recenser ces victimes. “Le compteur du nombre de personnes décédées dans les trous miniers (…) monte à 43 personnes en l’espace de 10 mois“ en 2017, principalement dans la région administrative de l’Est du Cameroun, a dénombré l’ONG FODER, qui se bat pour la réhabilitation des trous “béants” laissés par des exploitants de sites miniers, principalement des entreprises chinoises.

Neuf chercheurs d’or sont morts, fin décembre, ensevelis dans un trou “d’un site minier ouvert et non réhabilité de la société minière chinoise Lu et Lang”, a rapporté l’ONG camerounaise.

Les victimes avaient été surprises “par un éboulement de terre alors (qu’elles) s’attelaient à faire le « ngueré » (recherche de l’or sur des sites préalablement exploités par les sociétés minières) dans un des trous béants d’environ 200 mètres” de profondeur, a précisé l’ONG. La radio d’Etat avait évoqué le drame.

Début septembre, un jeune de 12 ans est décédé par noyade dans un “lac artificiel” qui s‘était formé sur un ancien site minier exploité par une autre société minière, Métalicon SA, d’après l’ONG FODER. Peu après, le gouvernement avait suspendu cette compagnie pour six mois.

De 2012 à 2014, pas moins de “250 chantiers miniers ont été ouverts et non réhabilités par 65 entreprises de la mine semi-mécanisée dans la région de l’Est”, selon FODER. Cette région du Cameroun est parsemée de sites miniers, avec l’or comme ressource la plus exploitée, souvent de manière artisanale.

Le plan de restauration du site obligatoire avant toute exploitation

Dans un contexte où le problème des impacts environnementaux de l’exploitation minière se pose avec acuité, des ONG et des institutions internationales comme l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) font obligation aux entreprises de présenter leurs plans d’aménagement ou de réhabilitation des sites miniers avant toute exploitation.

Mais, apparemment, au Cameroun, on semble faire abstraction de cette obligation contextuelle lors de la négociation des contrats.

Et malgré la campagne menée depuis deux ans par FODER pour la restauration des sites miniers creusés et abandonnés par les exploitants dans l’est du pays, “rien n’est encore fait”.

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