Egypte
L‘Égypte et l‘Érythrée font front commun sur le dossier du barrage de la Renaissance en construction par l‘Éthiopie sur les eaux du Nil. Les deux pays ont décidé de poursuivre leur coopération alors la question du Nil a donné lieu à de vives tensions diplomatiques.
Sortie rare pour le chef de l‘État érythréen, Isaias Afwerki qui se trouvait ce lundi au palais présidentiel égyptien où il a été reçu par son homologue Abdel Fattah Al-Sissi. Signe de l’importance du sujet qui était à l’ordre du jour, le barrage de la Renaissance qui a ravivé les tensions entre l‘Égypte d’une part, et le Soudan et l‘Éthiopie d’autre part.
“Les deux parties ont convenu de poursuivre une coopération intensive sur toutes les questions liées à la situation actuelle pour soutenir la sécurité et la stabilité dans la région”, a déclaré le porte-parole de la présidence égyptienne, Bassam Radi, en référence à la Corne de l’Afrique.
Pour rappel, ce barrage qui est en train d‘être achevé par l‘Éthiopie sur le Nil inquiète au plus haut point l‘Égypte. Le Caire craint, en effet, que ce barrage dont l’usine hydroélectrique générera plus de 6 400 mégawatts réduise sa part des eaux du Nil. A l’inverse, l‘Éthiopie martèle que ce projet est nécessaire à son développement économique, soulignant le fait que la grande majorité de ses 95 millions d’habitants manquent d‘électricité.
Tensions grandissantes
Ce dossier épineux se transforme, au fil du temps, en un véritable casse-tête géopolitique dans lequel chaque camp accuse l’autre de complot. L‘Égypte a notamment accusé le Soudan, au préalable médiateur, de prendre fait et cause pour l’Ethiopie. D’où le rapprochement du Caire avec l‘Érythrée, frère ennemi de l’Ethiopie. Asmara a même été accusée par Addis-Abeba d’entraîner des rebelles en vue de mener des attaques de sabotage contre le barrage.
Il y a quelque temps, le réseau Al-Jazeera basé au Qatar a rapporté que l‘Égypte déploie des troupes en Érythrée. Des allégations qui s’alignent sur celles portées par l’Organisation démocratique afar de la mer Rouge, un groupe d’opposition érythréen, qui affirmait l’année dernière que l‘Égypte construisait une base militaire sur l‘île Dahlak en Érythrée et qu’elle déploierait jusqu‘à 30 000 forces navales égyptiennes.
L‘Égypte a rapidement démenti l’information et accusé Khartoum de conspirer contre le Caire avec le Qatar et la Turquie. La semaine dernière, le Soudan a pour sa part rappelé son ambassadeur en Égypte pour consultation et a déclaré qu’un accord de démarcation maritime de 2016 entre l‘Égypte et l’Arabie saoudite porte atteinte à ses eaux territoriales. Les eaux en question sont situées au large d’une région frontalière tenue par l‘Égypte et revendiquée par le Soudan.
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