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Égypte-Soudan : Halayeb, ce triangle de tous les dangers pour les deux États

Égypte-Soudan : Halayeb, ce triangle de tous les dangers pour les deux États

Afrique

La concession par le Soudan du triangle de Halayeb, une portion de terre bordant la mer Rouge aux frontières égypto-soudanaises à la Turquie pour la construction d’une base militaire n’est visiblement pas du goût du Caire. Et le différend qui pourrait en découler ne date pas d’aujourd’hui.

De l’eau dans le gaz entre l‘Égypte et le Soudan ? S’il est trop tôt de tirer une telle conclusion, des signaux de détérioration des relations entre les deux pays semblent tout de même visibles.

D’abord la concession par le Soudan du fameux triangle à la Turquie. Lors de la visite à Khartoum de Recep Tayeb Erdogan à Khartoum, Omar el-Béchir et son hôte ont convenu de ce que la Turquie devrait ériger une base militaire dans la zone.

Ce territoire qui était co-géré par les deux pays…. Jusqu’en 1992. Année où Khartoum concède des droits à une compagnie pétrolière canadienne. L’ire égyptienne se traduira par l’invasion par l’armée du territoire. Des Soudanais qui y résidaient sont alors forcés de partir.

Revendications à l’ONU, incidents sur le terrain

Depuis lors, on enregistre une multiplication d’incidents entre l‘Égypte et le Soudan à propos du triangle. Si Khartoum a déjà introduit des requêtes au Conseil de sécurité de l’ONU pour revendiquer la souveraineté du triangle, le Caire entend lui aussi solliciter l’arbitrage de l’institution, alors même qu’il poursuit la construction d’un nombre important de bâtiments.

Et chaque pays semble avoir conçu un argumentaire à la mesure de sa vision. D’un côté, l‘Égypte évoque le traité de 1899 au 22è parallèle lui attribuant la souveraineté de Halayeb et concédant le contrôle de Bir Tawil un autre territoire de la zone, n’ayant cependant pas accès à la mer. De l’autre, le Soudan parle des textes de 1902 qui situent Halayeb dans son territoire et Bir Tawil en Égypte.

Des positions ou actes dignes des casus belli de nature à faire voler en éclats les relations de bon voisinage entre les deux États. Pour RFI, la fermeture de la frontière entre le Soudan et Érythrée et la déclaration de l‘état d’urgence dans cette région réputée calme sont indissolublement liées à ce différend frontalier entre le Soudan et l‘Égypte. « Selon Khartoum, l’Egypte encouragerait une mobilisation militaire en Erythrée à la frontière du Soudan. Frontière où des rebelles Darfouri ont été également remarqués », rapporte la radio française.

Mais, à quand le dégel de cette crise frontalière en gestation entre deux belligérants qui sont intransigeants ? Peut-être faudra-t-il une intervention de la Cour internationale de justice. Comme elle l’avait fait pour trancher le litige entre le Cameroun et le Nigeria à propos des îles Bakassi.