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Des migrants éthiopiens racontent l'enfer de leur déportation de l'Arabie saoudite

Des migrants éthiopiens racontent l'enfer de leur déportation de l'Arabie saoudite

Ethiopie

Une expérience que ces migrants éthiopiens n’oublieront probablement pas de si tôt. Déportés depuis l’Arabie saoudite vers leur pays d’origine, ils racontent les péripéties de ce périlleux voyage.

En mars dernier, l’Arabie saoudite a prévenu qu’elle expulserait de son territoire les migrants sans papier, à moins que ces derniers s’en aillent volontairement. Le délai a été repoussé à juin avant que l’Arabie saoudite mette ses menaces à exécution.

Le 11 novembre, une nouvelle vague de rapatriements a été effectuée. Les autorités saoudiennes disent que le royaume a arrêté environ 250 000 personnes violant ses lois d’immigration, avec environ 50 000 personnes déjà expulsées de force du pays. Parmi ces migrants illégaux, 72 % de Yéménites et 26 % issue de l’Ethiopie.

L’Associated Press a pu rencontrer quelques migrants éthiopiens à leur arrivée à l’aéroport d’Addis-Abeba, qui ont détaillé un voyage “horrible”, avec des passages à tabac, des vols, des prisons insalubres.

Certains migrants ont notamment affirmé avoir été dépouillés de leurs biens par des “policiers saoudiens” qui ont partagé l’argent entre eux. Ils déclarent en outre avoir vu des compatriotes se faire tirer dessus et blessés alors qu’ils tentaient d‘échapper à des rafles policières.

La traversée dangereuse

“La cellule de prison dans laquelle j‘étais placé était si sale que certains d’entre nous étaient gravement malades. C‘était comme des toilettes”, a déclaré Sadiq Ahmed, un ancien enseignant qui s’est rendu en Arabie saoudite il y a cinq ans et qui a été détenu pendant 11 jours avant sa déportation. “Comme si cela ne suffisait pas, nous avons été dépouillés de nos biens. Je suis venu ici avec rien. Je connais beaucoup de gens qui sont devenus fous à cause de ces traitements”, a-t-il ajouté.

L’Associated Press affirme que les autorités saoudiennes n’ont pas répondu à leurs sollicitations. De son côté, le gouvernement éthiopien chiffre à plus de 14 000 ses citoyens qui ont été expulsés depuis la mi-novembre et 70 000 ceux rentrés volontairement. Mais l’Organisation internationale de la migration indique que le nombre de personnes qui sont parties de force depuis la période d’amnistie a atteint 96 000.

Comme nombre de pays du Golfe, l’Arabie saoudite attire des migrants, surtout du Yémen, pays pauvre du Golfe, et des pays de l’Afrique de l’Est (Somalie et Ethiopie). Ces migrants sont généralement embauchés comme domestiques ou travailleurs agricoles.

Mais, les nombreux abus rapportés sur cette route migratoire, l’une des plus dangereuses au monde, sont éclipsés par la ruée vers l’Europe. Les migrants paient des trafiquants pour des traversées en bateau à travers les eaux étroites jusqu’au Yémen, où ils se fraient un chemin dans cette zone de guerre, sans toutefois s’assurer du sort qui leur sera réservé.

En août, les trafiquants ont jeté des dizaines de migrants dans la mer au large du Yémen, laissant plus d’une cinquantaine se noyer. Autre scénario dramatique au large du Yémen, en mars, où plus de 30 migrants somaliens, y compris des enfants, ont été tués – apparemment lors d’une attaque par hélicoptère menée par une coalition dirigée par l’Arabie saoudite engagée dans la guerre au Yémen.

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