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Les hommes forts de 2017 : ils ont pris le monde à contre pied (1/2)

Les hommes forts de 2017 : ils ont pris le monde à contre pied (1/2)

Ils ont bravé des interdits. Ils ont déjoué toutes les prédictions. Négativement ou positivement ces Africains dont la liste est loin d‘être exhaustive, auront affirmé leur force tout au long de l’année écoulée.

David Maraga : il a rappelé Uhuru Kenyatta à l’ordre

C’est cet avocat né le 12 janvier 1951 au village de Bonyamatuta, dans le comté de Nyamira à l’est du Kenya. Lui qui déjoua les présomptions de toute une planète sur l’efficacité du pouvoir judiciaire en Afrique. Dans un continent où la plupart des systèmes judiciaires sont intimement inféodés aux régimes politiques en place, nul ne pouvait imaginer que David Maraga et ses collègues de la Cour suprême invalideraient le 1er septembre les résultats du premier tour de la présidentielle du 8 août au Kenya, remportée selon la commission électorale IEBC, par le président sortant Uhuru Kenyatta. Surtout que la requête en annulation avait été introduite par l’opposition.

Malgré les critiques, voire les intimidations du pouvoir et le satisfecit des observateurs internationaux qui avaient fait état de la transparence de ce processus électoral, la Cour suprême est restée campée sur sa position, arguant avoir avait détecté de « graves irrégularités » lors du premier tour. Le premier tour fut repris et Uhuru Kenyatta gagna après le retrait de Raila Odinga.

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João Lourenço : nettoyage précoce des écuries du « camarade » dos Santos

Qui l’eut cru ? Quelques semaines seulement après son élection au poste de président de la République d’Angola en remplacement de José Eduardo dos Santos, João Lourenço a démarré son mandat sur les chapeaux de roues. Même si pendant la campagne électorale, il avait promis de lutter contre la corruption, nul ne pouvait imaginer que João Lourenço limogerait de la Sonangol Isabel dos Santos, la fille de l’ancien président José Eduardo dos Santos.

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Ce n’est pas tout. Le ménage va se poursuivre jusqu’au niveau de la défense, une institution qui aura, en grande partie, permis à son prédecesseur de régner sans partage pendant 38 ans sur l’Angola. En novembre, le commandant général de la police, Ambrosio de Lemos et le chef des services de renseignement et de la sécurité militaire sont démis de leurs fonctions.

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Né le 5 mars 1954 à Lobito, ville portuaire de la province du Benguela au sud de l’Angola, João Lourenço doit presque tout au Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), parti au pouvoir depuis l’indépendance en 1975. Ministre de la Défense, vice-président du parti, vice-président de l’Assemblée nationale, études d’histoire en ex Union soviétique, …. « Le général dur », comme le surnomme le journaliste et opposant Rafael Marques, aura grandi au sein même du MPLA et donc dans le système mis en place par dos Santos. Ce qui ne l’a pas empêché de « faire le ménage ». Sans doute pour des besoins de sécurisation de son pouvoir.

Comme un message fort émis à l’endroit de ceux qui se disaient que dos Santos tirerait les ficelles dans l’ombre.

Ellen Johnson Sirleaf : maman transmet le témoin aux “enfants”

Qu’elle ait quitté le pouvoir après deux mandats, n’est que légitime et normal, puisque la Constitution libérienne le dit clairement. Mais, Ellen Johnson Sirleaf a été dirigeante d’un pays se trouvant dans un continent où le départ volontaire du fauteuil présidentiel n’est pas la chose la mieux partagée.

Inutile d‘énumérer la longue liste de dirigeants africains qui ont tripatouillé leurs constitutions pour rester éternellement au pouvoir. Première femme africaine à être élue présidente de la République, Ellen Johnson Sirleaf avait été élue pour la première fois en 2005, alors que le pays sortait d’une violente guerre civile qui avait tué plus de 250 000 personnes. Et au même moment, l‘économie était ostensiblement vacillante.

Et c’est la paix et la stabilité qui ont souvent été utilisées en Afrique comme arguments et stratagèmes pour justifier le maintien au pouvoir. Né le 29 octobre 1938 à Monrovia, l‘économiste et prix Nobel de la paix a su prendre date avec l’histoire en léguant un Liberia stable politiquement à ses cadets : Joseph Boikai (73 ans) ou George Weah (51 ans). Sans pour autant craindre une éventuelle “chasse aux sorcières” qu’initierait son successeur.

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Diane Rwigara : la « petite » qui fit trembler le « fort » Kagame

Diane Rwigara, âgée de 37 ans, voulait affronter le président Kagame à la présidentielle d’août. La publication de ses photos nues sur le net n’aura pas suffi à décourager la jeune femme déterminée à gérer « autrement » le Rwanda.

Mais, Diane et deux autres candidats seront recalés officiellement pour n’avoir pas réuni les 600 parrainages de citoyens. Elle sera en outre poursuivie en justice pour « insurrection contre l’Etat » et « faux et usage de faux ». À la veille du début de son procès en septembre, elle déclarait déjà : « Je suis punie pour m’être levée contre l’oppression et dire ce que je pense ». C’est du moins, l’avis de la quasi-totalité des défenseurs des droits de l’homme.

Placée en garde à vue avec sa sœur et sa mère pour les mêmes motifs, la comptable semble opiniâtre et n’entend pas courber l‘échine.

La fille de l’entrepreneur Assinapol Rwigara mort en 2015 des suites d’un accident de circulation (version officielle contestée par Diane) est souvent perçue comme une véritable opposante.

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Nasser Zefzafi : les infrastructures au prix du « martyre »

La royauté marocaine bousculée au plus profond de son âme en 2017. Né en fin 2016, le mouvement Hirak aura réclamé tout au long de l’année la réduction du déficit infrastructurel dans la région du Rif, notamment la ville d’Al-Hoceima. Les différentes manifestations n’ont jamais été tolérées par le Royaume. Au point que les leaders dont Nasser Zefzafi sont aujourd’hui poursuivis par la justice marocaine pour une longue liste de chefs d’accusation dont « atteinte à la sécurité de l‘État ».

Mais, des faits que le chômeur de 38 ans a toujours niés au même titre que ses avocats et des défenseurs des droits de l’homme dont Amnesty International. Si Nasser Zefzafi et ses camarades peuvent être reconnus coupables, ils risquent de lourdes sanctions parmi lesquelles la peine de mort.

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Toutefois, le Royaume semble avoir compris le sens des revendications des partisans du Hirak. Le 24 octobre, le Roi Mohamed VI a limogé trois de ses ministres officiellement pour le retard dans l’exécution du programme de développement de la ville d’Al-Hoceima.

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Mais il y a aussi ces personnalités africaines qui fait ont preuve d’une sorte de résistance malgré les pressions venant de leurs peuples ou de l’extérieur. A découvrir dans notre prochaine édition.