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Tunisie : une Ong exige des tests ADN pour identifier les migrants morts en mer

Tunisie : une Ong exige des tests ADN pour identifier les migrants morts en mer

Tunisie

Lundi 18 décembre, journée internationale des migrants. C’est l’occasion choisie en Tunisie par une ONG pour faire une requête d’envergure : que l’on prélève l’ADN des malheureux candidats à l’immigration clandestine, morts lors de leur périple en mer Méditerranée, afin de créer une base de données.

L’idée paraît avant-gardiste pour certains. Mais les défenseurs de cette initiative avancent le fait que cela permettra d’identifier plus facilement les migrants morts, dans le but de permettre à leur famille de faire leur deuil.

Romdhane Ben Amor, du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) : « On accuse souvent les Italiens de ne pas nous donner l’identité des cadavres » de migrants Tunisiens repêchés dans leurs eaux.

Dans l’intérêt des familles des disparus

Il ajoute de même que le gouvernement tunisien doit lui aussi « répondre aux attentes des familles des personnes disparues dans le cadre de la migration non-réglementaire, qui ont le droit de connaître le sort de leurs enfants » et parle d’une « tragédie humaine ».

Romdhane Ben Amor continue son argumentaire en insistant sur le fait que, rien qu’en Tunisie, des centaines de familles souffrent du fait du manque total d’informations sur le sort de leurs proches disparus en mer.

« Il y a des familles qui savent que les corps de leurs enfants ont échoué en Tunisie et qui demandent à récupérer leurs corps. Mais on ne peut pas les leur donner, car on ne connaît pas l’identité des personnes qui sont décédées et on a des tombes anonymes », révèle Rim Bouharou, chargée du département recherche sur la migration au sein du FTDES.

Des tombes sans aucune inscription qui permette l’identification

Chamseddine Marzoug est un ancien pêcheur. Il a désormais une nouvelle occupation : enterrer les nombreux cadavres de migrants, échoués sur les berges à proximité de Zarzis, dans le sud de la Tunisie. Chamseddine le fait de façon bénévole. Il enterre les corps des malheureux sur un terrain vague.

Sur les tombes, aucun nom, ni date de naissance, ni même date de décès. Rien qu’un numéro, permettant de retrouver la trace d’un bref compte-rendu du médecin légiste local.

« Nous demandons un cimetière respectueux et des tests ADN, parce que peut-être un jour, des gens viendront chercher leurs familles. » , s’exclame l’ex-pêcheur. Mais il n’y a pas que le cimetière de Zarzis qui recueille les corps des migrants en Tunisie.

D’autres endroits de ce type sont recensés dans le reste du pays. Malgré cela, le constat est toujours le même : par manque de prélèvements ADN, les morts ne sont pas retrouvés par leurs proches qui du coup, ne peuvent pas leur offrir des funérailles dignes de ce nom.

Jusqu‘à ce jour, les tests ADN sont le moyen le plus sûr permettant d’identifier les personnes disparues. L’exemple de la Bosnie-Herzégovine est un cas d‘école. En effet, bon nombre de disparus après l’effroyable guerre des Balkans avaient été retrouvés entassés dans des fosses communes, sans identification.

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