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En Angola, Joao Lourenço coupe le cordon ombilical avec la famille dos Santos

En Angola, Joao Lourenço coupe le cordon ombilical avec la famille dos Santos

Angola

En finir avec le despotisme, la corruption qui ont cours en Angola depuis des décennies. Lors de son élection en août dernier, le nouveau chef d’Etat angolais Joao Lourenço promettait de donner un nouveau souffle à l‘économie angolaise. Bon nombre d’observateurs étaient loin d’imaginer qu’il s’agissait d’un ménage dans le clan de son prédécesseur.

Aussitôt annoncé, aussitôt fait. À peine Joao Lourenço s‘était-il installé qu’il avait entamé la restructuration dans l’administration angolaise. Premier geste fort et significatif, le limogeage d’Isabel dos Santos le 14 novembre, fille aînée de l’ancien président Eduardo dos Santos, de la tête de la compagnie nationale pétrolière, la Sonangol.

Quelques mois plutôt, la nomination par son père de celle qu’on surnomme la “princesse” avait fait couler encre et salive en Angola. Mais le pouvoir d’alors avait justifié sa décision par les qualités intellectuelles de la femme la plus riche d’Afrique.

Une fois aux affaires cependant, Joao Lourenço a eu une tout autre lecture des compétences d’Isabel. Elle et tout le Conseil d’administration de la Sonangol ont été remerciés, en vue de donner un nouveau souffle à la compagnie, colonne vertébrale de l‘économie du pays, tributaire à 70 % des revenus du pétrole. Le nouveau président venait ainsi de couler l’un des principaux symboles du despotisme dont était accusé Eduardo dos Santos.

“Personne ne sera au-dessus des lois”, “je serai le seul président”, avait prévenu le nouvel homme fort de l’Angola. Et il ne s’est pas arrêté là. En quelques semaines, les patrons des institutions ou secteurs les plus sensibles du pays (Banque centrale, pétrole, industrie du diamant, médias), tous des fidèles de l’ancien président, ont été remplacés par des proches du nouveau.

Dans le même temps, il a aussi retiré la gestion de la deuxième chaîne de la télévision publique d’Angola (TPA) à la société Semba Communications, qui a pour actionnaires, deux fils de l’ancien président Edouardo Dos Santos.

Une semaine plus tard, ce sont deux hauts responsables de l’appareil sécuritaire qui faisaient les frais du coup de balai de Joao Lourenço. Ces hauts gradés étaient pourtant considérés comme des alliés de l’ancien président José Eduardo Dos Santos.

Dernier rebondissement en date, le retrait de la Société publique angolaise de commercialisation des diamants (Sodiam) du capital du bijoutier suisse de Grisogono, dont est actionnaire le mari d’Isabel dos Santos. Un autre tacle porté au clan dos Santos dont le nouveau président a longtemps été un proche allié.

Pourquoi une rupture aussi apparente entre Lourenço et l’entourage de son prédécesseur. Deux thèses s’affrontent à ce sujet. Il y a celle qui pense que le départ d’Eduardo dos Santos n’a pas été aussi volontaire qu’on pourrait le penser. Il aurait été mis sous pression par une branche du MPLA, le parti au pouvoir depuis 1975, qui craignait que le “camarade n°1” installe une dynastie alors que d’autres “camarades attendaient le pouvoir dans l’antichambre.

Une fois aux affaires, le nouveau pouvoir a donc décidé de défenestrer tous les éléments qui pourraient perpétuer une quelconque influence du président dos Santos.

De l’autre côté, il y a ceux qui pensent que tout ceci n’est que de la mise en scène pour “gagner la confiance des institutions financières mondiales et des gouvernements étrangers en faisant croire qu’il s’attaque à la corruption”, s’amusait le journaliste Mussa Garcia, “mais tous font partie de la même bande”.

A présent la guerre semble ouverte entre les nouveaux tenants du pouvoir et les anciens. L’une des filles d’Eduardo dos Santos a même publiquement dénoncé le traitement réservé à sa famille. Pour l’heure, la famille dos Santos détient un autre joyau de la couronne, le Fonds d’investissement souverain du pays, dirigé par son fils José Filomeno. Mais plus pour bien longtemps à en croire les rumeurs.

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