Bienvenue sur Africanews

Merci de choisir votre version

Regarder en direct

Infos

news

Mauritanie : indéxé par le président Abdel Aziz, le leader anti-esclavagiste répond

Mauritanie : indéxé par le président Abdel Aziz, le leader anti-esclavagiste répond

Mauritanie

Il n’a pas fallu attendre longtemps pour avoir la réaction de Biram Dah Abeid, leader de la lutte anti-esclavagiste en Mauritanie. Cité par le président Mohamed Ould Abdel Aziz comme défendant des intérêts égoïstes, l’activiste a réagi dans une tribune publiée sur le site de Jeune Afrique.

Biram Dah Abeid refuse de tomber dans “une vieille polémique avec les pouvoirs mauritaniens et leur inclination au déni”, a-t-il précisé d’emblée. Le leader des militants anti-esclavagistes s’est plutôt lancé dans une analyse des propos du président mauritanien qui a reconnu la persistance de l’esclavage que l’Etat mauritanien affirme punir “comme le viol ou le terrorisme”.

Pour le militant mauritanien, il ne s’agit pas plus que d’une “tentative de relativisation” de Nouakchott alors “qu’en vertu de la législation de [notre] pays, l’esclavage relève d’une catégorie imprescriptible : le + crime contre l’humanité +”.

Biram Dah Abeid a par ailleurs relevé le parallèle dressé par le président Abdel Aziz entre les Afro-américains – qu’il qualifie de “minorité” – aux descendants d’esclaves mauritaniens. Une analyse qu’il estime être contraire à la réalité.

En effet, le fondateur de l’IRA Mauritanie (Initiative de résurgence pour le mouvement abolitionniste) estime au contraire qu’il est temps de tirer partie du potentiel démographique des Mauritaniens noirs et de les intégrer dans les sphères de décision et de la société.

“Au lieu de s’emmurer dans un repli défensif, devant une cause fatalement désignée à la victoire, Mohamed Ould Abdelaziz devrait nous tendre la main pour, ensemble, reconstruire la Mauritanie, trait d’union entre les « deux Afrique », sur des bases saines”, suggère-t-il.

Samedi, alors qu’il se trouvait au Festival des villes anciennes à Tichitt, le chef de l’Etat mauritanien a pointé du doigt la politique des militants anti-esclavagistes accusés d‘être en mal de salaire. “Il n’a plus les trois salaires qu’il recevait quand il était attaché au cabinet du Premier ministre, greffier auprès du tribunal et conseiller du défenseur des droits de l’homme. Il cherche donc le sensationnel”, a lancé le dirigeant, citant nommément Biram Dah Abeid.

Bien qu’abolie depuis 36 ans, la pratique de l’esclavage a la peau dure en Mauritanie. Certes, la nouvelle Constitution du pays fait de l’esclavage un “crime contre l’humanité”, mais l’IRA – organisation non reconnue officiellement par l’Etat – dénonce un laxisme de l’Etat sur la pratique. Plusieurs de ses membres ont été arrêtés en 2016 après des manifestations.

Voir plus