Bienvenue sur Africanews

Merci de choisir votre version

Regarder en direct

This is Culture

this-is-culture

Libye : attaques impunies contre les lieux soufis, selon HRW

Libye : attaques impunies contre les lieux soufis, selon HRW

Libye

Les lieux sacrés du soufisme en Libye, parfois classés au patrimoine mondial de l’Unesco, sont victimes d’attaques multiformes d’intégristes. À la barbe des institutions de l’Etat, comme dénonce Human Rights Watch (HRW).

Les sites religieux du soufisme en Libye menacés de disparition pour ne laisser que des ruines que la postérité aurait du mal à scruter pour reconstituer le passé de ce courant mystique de l’Islam fortement ancré dans la culture libyenne et des autres peuples de l’Afrique du Nord. La faute aux attaques perpétrées par des intégristes depuis 2011 au lendemain de la chute de Mouammar Kadhafi.

L’inquiétude est la mesure du constat établi par Human Rights Watch (HRW). “Les sites religieux du soufisme sont attaqués en Libye. À Tripoli, deux mosquées ont été considérablement détériorées par des inconnus au cours des deux derniers mois”, déplore l’Ong de défense des droits de l’homme, dans un communiqué publié le 06 décembre.

Pour les intégristes, ces sanctuaires érigés à la mémoire de saints font l’objet d’une “vénération”. Ce qui, selon eux, contrevient à l’unicité de Dieu, précepte fondateur de l’islam.

Et cette machine de démolition tourne ces derniers temps à plein régime. Le 28 novembre, à la veille de la célébration de la naissance du prophète Mahomet, “des assaillants non identifiés ont incendié Zawiyat al-Cheikha Radia, une mosquée historique à Tripoli”, ajoute le communiqué.

Fidèles ou imams enlevés ou tués

Auparavant, une autre mosquée et site historique soufi de la capitale libyenne, Sidi Abou Ghrara, avait été détruite, selon HRW.

Des maîtres de confréries soufis, tout comme leurs disciples, sont menacés par certains groupes armés qui font la loi dans ce pays nord-africain livré au chaos depuis six ans. “Des groupes armés ont enlevé et tué des adeptes du soufisme, dont des imams, en toute impunité”, déplore l’ONG.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, des groupes intégristes ont procédé à la destruction systématique de mausolées et de mosquées historiques, parfois classées au patrimoine mondial de l’Unesco.

“Les attaques contre les sites soufis ont commencé en octobre 2011 avec la destruction du mausolée de Sidi al-Masri à Tripoli puis la profanation de tombes” et n’ont pas cessé depuis, a rappelé HRW.

Incapacité des gouvernements à stopper les intégristes ?

En août 2012, une partie de la bibliothèque de l’université al-Asmariya, fondée par un théologien soufi du XVIème siècle à Zliten (160 km à l’est de Tripoli), avait notamment été détruite à l’explosif.

Dar Al-Ifta, la plus haute autorité religieuse en Libye, avait affirmé à plusieurs reprises que les profanations des sépultures (musulmanes ou pas) étaient contraires aux préceptes de l’islam, sans pour autant condamner explicitement les attaques contre les sites soufis.

Selon Eric Goldstein, directeur-adjoint de HRW pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, “les gouvernements intérimaires qui se sont succédé au pouvoir depuis 2011 (…) ont été incapables de protéger les sites soufis”.

Voir plus