Ghana
Face à son homologue français Emmanuel Macron, début décembre, le président ghanéen Nana Akufo-Addo a plaidé pour une Afrique autonome et non en quête de charité. Et cela régale les réseaux sociaux.
Un discours aux relents “sankaristes”, prônant une Afrique forte, autonome et non assujettie à l’aide occidentale. En conférence de presse conjointe la semaine dernière avec le président français Emmanuel Macron qui effectuait sa première visite au Ghana, Nana Akufo-Addo n’y est pas allé de main morte pour dénoncer ce qui peut être qualifié de “mendicité” africaine à la France.
A la question d’un journaliste ghanéen de savoir si la France allait renforcer son “soutien” à d’autres pays africains hormis ses anciennes colonies, la réponse du dirigeant ghanéen a été sans équivoque. “J’espère que le commentaire que je m’apprête a faire ne vas pas offenser la personne qui a posé la question ainsi que les gens présents dans cette salle. Je pense que l’on fait une erreur fondamentale sur cette question”, a lancé d’entrée M. Addo, sachant que probablement que ses propos pourraient créer la controverse.
On ne peut pas continuer à faire des politiques pour nous, dans nos pays, dans nos régions, sur notre continent sur la base du soutien que le monde occidental, la France ou l’UE voudrait bien nous donner. Ça ne va pas marcher, ça n’a pas marché hier et ça ne marchera pas demain, a-t-il amorcé, insistant sur la responsabilité de l’Afrique de tracer sa propre voie.
Je revois encore le discours de son excellence Monsieur Nana Akufo Addo
— Johan Epee (JAE_3E) 5 décembre 2017NAkufoAddo
, je suis à deux doigts de pleurer . Thank you, we need more leaders like you in our francophones countries.
Respect à vous M.
NAkufoAddo
, président du #Ghana pour votre brillant et inspirant discours lors de la récente réception de M. EmmanuelMacron.Voilà un discours plein de discernement et de bon sens, que vous pourrez suivre en cliquant ??https://t.co/UhGKbw6jDb #Africa pic.twitter.com/3McA0mxJ8y
— HARRYKONIX ?? (@HKNX) 4 décembre 2017
Une introduction qui a visiblement troublé Emmanuel Macron, qui ne savait plus de quel côté de la pièce poser son regard, tantôt gêné, tantôt admiratif de son homologue ghanéen. Mais cela n’a pas freiné ce dernier dans son élan. Loin de là.
“Ce n’est pas correct pour un pays comme le Ghana, 60 ans après les indépendances, d’avoir encore son budget de la santé et de l’éducation financé par la générosité et la charité des contribuables européens”, a-t-il ajouté.
Pour le président ghanéen, l’heure est venue pour l’Afrique de s’appuyer sur ses avoirs, ses forces vives, afin de devenir elle-aussi, un vivier d’aide non seulement pour ses populations, mais aussi pour d’autres partie du monde en difficulté.
(…) Ce continent, avec tout ce qui arrive est toujours le réservoir d’au moins 30 % des plus importants minéraux du monde. C’est le continent des vastes terres fertiles. Ce continent a la plus jeune population de tous les continents au monde. Donc il y a une énergie nécessaire, il y a le dynamisme, on l’a déjà constaté, a-t-il expliqué, prenant en exemple des nations asiatiques qui ont su gagner leur autonomie.
La Corée, Singapour, la Malaisie, ces pays ont eu leur indépendance dans la même période que nous, on nous dit même que au temps de l’indépendance, le revenu par habitant du Ghanéen était supérieur à celui de la Corée. Aujourd’hui, la Corée fait partie du monde développé. C’est pareil pour la Malaisie et Singapour (…) Qu’est ce qui s’est passé ? Pourquoi ont-ils fait cette transition ? Et 60 ans après notre indépendance, nous sommes toujours à ce point-là. Voilà les questions essentielles qui devraient être notre préoccupation, en tant qu’Africains, en tant que Ghanéens, a poursuivi le dirigeant.
Sur les réseaux sociaux, cette intervention est déjà qualifiée de mémorable. Les internautes louent le courage de l’homme d’Etat, certains le présentant comme le nouveau porte-voix d’une Afrique qui veut en finir avec les pratiques néocoloniales.
À l’aube de la visite du président français, certains médias présentaient cette visite, la première d’un président français au Ghana, comme une “main tendue” à ce pays anglophone. Visiblement, le président ghanéen a une autre lecture de la situation. Et peut-être bien le président Macron qui annonçait lors de sa visite au Burkina Faso, quelques jours plus tôt, que la France n’avait plus de politique africaine.
Tellement fier d’écouter le discours du Président du Ghana,Nana Akufo-Addo pendant la visite d’Emmanuel Macron. Il force le respect. Voilà quelqu’un qui représente vraiment l’Afrique d’aujourd’hui,loin des complexes. Une Afrique qui compte sur elle même pour se developper.
— William Elong (@ElongWilliam) 3 décembre 2017
.
— Patrick Muyaya (PatrickMuyaya) 4 décembre 2017NAkufoAddo
a résumé la vision qui doit animer les dirigeants de nos pays. L’Afrique est le continent qui compte le plus grand nombre des jeunes. Profitons de leur énergie pour mettre en valeur nos terres et nos ressources et nous créerons un continent d’espoir. https://t.co/99nOQPwpdc
« Nous ne pouvons plus continuer à mener dans nos pays une politique basée sur l’aide des occidentaux. Cela ne marche pas et ne marchera jamais.Il est de notre responsabilité de développer nos nations par nous mêmes »
— Dr Djamila Ferdjani (DjamilaF) 5 décembre 2017NAkufoAddo
????
Le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, recevant Macron a dit tout haut ce que bon nombre de dirigeants africains peinent à sortir devant le président français. Voilà la différence qui existe entre cette Afrique dit “anglophone” et “francophone” pic.twitter.com/lztLG6jFmg
— Uhuru Kama (@uhurukama) 3 décembre 2017
1. When he hosted Pres. Emmanuel Macron Of France, Pres. Nana Akufo-Addo Of Ghana loudly said that AFRICA must stop relying on Europe for handouts: Since independence in 1957, Ghana has been playing same “independence “ guitar ad nauseam .. Ghana loves hot air platitudes.
— Donald B Kipkorir (@DonaldBKipkorir) 3 décembre 2017
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