Cameroun
L’exode se poursuit dans les zones anglophones du Cameroun après l’annonce du chef de l’Etat Paul Biya de mater les “terroristes” responsables de la mort d’une dizaine de forces de sécurité.
Des centaines de Camerounais ont fui des villages dans les régions anglophones, certains joignant le chef-lieu du Nord-Ouest Bamenda ou encore le Nigeria voisin. Selon la BBC, certains habitants ont déclaré qu’ils fuyaient la répression étatique.
La semaine dernière, le chef de l’Etat camerounais Paul Biya a annoncé que l’armée “combattra sans état d‘âme” les séparatistes anglophones. Cette annonce faisait suite aux meurtres de huit soldats et deux policiers, revendiqués par la branche armée des séparatistes qui réclament la partition du pays. Ces sécessionnistes accusent dès lors les soldats camerounais “d’occuper” leur Etat imaginaire, l’Ambazonie dont ils ont proclamé l’indépendance le 1er octobre dernier 2017.
Mais la migration de ces populations pourrait également provenir de la diffusion d’un communiqué attribué au préfet du département de la Manyu (sud-ouest, où les six militaires et policiers ont été tués), Joseph Oum Il. Un texte largement diffusé depuis vendredi soir et qui suscitait la controverse sur internet, dans lequel les autorités locales ont ordonné aux habitants de 15 villages de quitter immédiatement les lieux, en prélude aux opérations de l’armée, sous peine d‘être considérés comme “complices ou responsables des crimes commis actuellement contre les forces de sécurité”.
Dans une intervention diffusée samedi midi sur une radio locale anglophone, Radio Evangelium, le préfet Joseph Oum Il a finalement annoncé avoir “retiré” ce communiqué, appelant désormais simplement les populations locales à “coopérer”.
Depuis novembre 2016, la minorité anglophone du Cameroun – environ 20% des 23 millions d’habitants – proteste contre sa marginalisation, certains exigeant le fédéralisme, d’autres la sécession. Le régime de Yaoundé rejette ces deux options.
En raison des tensions de plus en plus croissantes, la communauté internationale a appelé le gouvernement camerounais au dialogue avec les sécessionnistes. Mais Yaoundé reste catégorique : pas question de négocier avec des “terroristes”.
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