Libye

L’armée égyptienne tenue pour responsable dans l’attaque aérienne qui a tué au moins douze personnes, principalement des femmes et des enfants, dans la ville de Derna lundi.

Les langues se délient après les raids aériens de lundi menés à Derna, dans l’Est de la Libye. Des législateurs ainsi que des forces armées basées dans cette partie du pays, ont accusé ce mardi l’Egypte d‘être à l’origine des frappes meurtrières.

Hamad al-Bandaq, l’un des législateurs, a notamment déclaré à l’Associated Press que des avions de chasse égyptiens avaient bombardé une maison dans le district d’al-Fatayah, dans l’Est de Derna, tuant sur le coup au moins 12 personnes, principalement des femmes et des enfants issus de la même famille.

Une cinquantaine de personnes auraient également été blessées dans l’attaque, a ajouté Hamad al-Bandaq. “Beaucoup de familles dormaient à l’air libre ce soir-là”, a-t-il précisé.

La coalition “Majless Moujahidine Derna”, groupe islamiste opérant dans la ville, abonde dans le même sens et accuse l’Egypte d‘être responsable de cette “attaque aérienne brutale”.

L’Egypte n’a toujours pas réagi à ces accusations, tandis que les forces loyales au maréchal Khalifa Haftar qui imposent un siège à la ville depuis des mois et mènent régulièrement des raids aériens dans cette région connue pour être le fief d’extrémistes en Libye, ont rejeté toite implication dans l’attaque.

L’armée égyptienne a cependant mené des frappes aériennes à travers la frontière égypto-libyenne lundi, à peu près au même moment que les frappes de Derna. L’armée égyptienne a annoncé qu’elle avait détruit six véhicules transportant des armes et tué un certain nombre d’“éléments terroristes”. Les frappes visaient à empêcher “toute tentative d’infiltration ou de contrebande à travers les frontières”.

Il s’agissait d’une riposte à l’embuscade du 20 octobre perpétrée par des militants islamistes contre la police égyptienne près de l’oasis de Bahariya, à environ 135 kilomètres au sud-ouest du Caire, tuant 16 policiers, selon le bilan officiel.

Ces dernières années, l’Egypte a dirigé des frappes chez son voisin libyen pour riposter à des attaques djihadistes menées sur son sol. L’Egypte avait du reste annoncé fin mai avoir mené des frappes dans la région de Derna en représailles à une attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI), qui a fait au moins 29 morts dans le centre de l’Egypte.