Présidentielle au Kenya : un taux de participation à seulement 34.5 %

Entre boycott de l’opposition et violences le jour du vote, la réédition de la présidentielle au Kenya jeudi 26 octobre est loin d’avoir rassuré. En témoigne le taux de participation établi à 34.5 %, comme annoncé ce vendredi par le chef de la Commission électorale, Wafula Chebukati. Un chiffre en deçà des 48 % annoncé plus tôt, le jeudi par M. Chebukati.

Sur les 19.6 millions d‘électeurs attendus dans les urnes, en effet, seuls 6.55 millions s’y sont rendus. On est encore bien loin du taux de participation de la présidentielle qui caracolait à 80 %.

Plusieurs raisons expliquent cette forte abstention. En premier lieu, le boycott prôné par le leader de l’opposition, Raila Odinga pour dénoncer le manque de crédibilité de la Commission électorale. Mais surtout, pour ôter toute légitimité à une probable réélection d’Uhuru Kenyatta, déclaré vainqueur dès le premier tour à l‘élection d’août.

Bien que Raila Odinga ait appelé ses partisans à rester chez eux le jour du vote, plusieurs d’entre eux se sont manifestés le jour du scrutin. Dans les principaux bastions de l’opposition, notamment dans les comtés de l’Ouest – Kisumu, Migori, Homa Bay et Siaya – plus de 5 000 bureaux de vote n’ont pas ouvert selon la Commission électorale. Des militants de l’opposition se sont farouchement opposés à la tenue du vote en bloquant l’accès aux bureaux de vote à l’aide de barricades, pneus brûlés, ou même des animaux morts.

Des violences entre ces manifestants et les forces de l’ordre ont, par ailleurs, fait au moins trois morts et huit blessés. Intimidés et apeurés, certains Kényans ont préféré se terrer chez eux pour éviter d‘être pris à partie par les manifestants. L’instance électorale a dès lors reconduit le vote dans ces comtés à samedi.

En attendant, la presse kényane, elle, fait les premières synthèses du vote. Plusieurs tabloïds du pays ont annoncé une victoire de Kenyatta avec près de 98 % des voix, contre moins de 2 % donc pour son adversaire, Raïla Odinga et quelques dizaines ou centaines de votes pour les autres candidats.