République démocratique du Congo
Que dira vendredi, l’ambassadrice américaine à l’ONU à Joseph Kabila de son maintien au pouvoir, malgré l’expiration de son mandat ? Un scénario à la Bill Richardson en 1997 face à Mobutu ? En tout cas, Nikki Haley doit avoir des nouvelles bonnes ou mauvaises pour le peuple congolais.
Nikki Haley est arrivée à Kinshasa mercredi dans la soirée, comme l’a confirmé à l’AFP, Léonard She Okitundu, ministre congolais des Affaires étrangères. Cette visite qui durera jusqu‘à vendredi prochain intervient après le voyage de la diplomate américaine en Ethiopie et au Soudan du Sud.
Si elle s’est dit « déçue » de la situation sécuritaire et humanitaire du jeune État sud-soudanais, Nikki semble également préoccupée par la tournure des événements au Nord-Kivu, dans l’Est de la RDC. Une zone en proie depuis une bonne vingtaine d’années à une insécurité endémique du fait des affrontements entre milices armées d’une part, et entre ces dernières et l’armée congolaise et les troupes de la Monusco (la plus importante mission onusienne au monde avec près de 18 000 Casques bleus), d’autre part.
C’est donc après ce voyage du Nord-Kivu que l’ambassadrice s’entretiendra vendredi avec des membres de la société civile et des opposants, mais surtout avec des autorités congolaises dont le Chef de l’Etat, Joseph Kabila. Des rencontres qui auront lieu dans un contexte de grave crise politique. Une crise née de plusieurs actes dont la fin du mandat de Kabila.
D’après la Constitution, le mandat de Kabila devrait déjà prendre fin en décembre 2016. Et le texte fondamental interdit un troisième mandat. Mais, faute d’un calendrier, l‘élection n’a pu être organisée dans les délais constitutionnels. L’accord dit de la Saint Sylvestre conclu en fin décembre 2016 par la Majorité et l’Opposition congolaises avait dès lors prévu un scrutin d’ici décembre 2017. Toutefois, “faute de moyens financiers et logistiques”, la Commission électorale a de nouveau reporté l‘élection à 2019. Ce qui implique le maintien au pouvoir de Kabila.
Dès lors, il n’est pas exclu que l’ambassadrice américaine alerte sur la situation en RDC, où la perspective de violentes manifestations inquiètent Washington, principal bailleur de fonds des Casques bleus. Les Etats-Unis avaient déjà dénoncé l’attitude des autorités de Kinsasha en matière de respect des principes démocratiques, des droits de l’homme et surtout la mort en terre congolaise dans des circonstances ténébreuses de deux employés de l’ONU.
Des points noirs quasiment suffisants pour que Nikki Haley fasse entendre raison au président Kabila. Comme Bill Richardson en 1997 envers Joseph Mobutu qui s’obstinait à rester au pouvoir malgré l’avancée fulgurante des rebelles conduits par Laurent Désiré Kabila qui deviendra par la suite le tombeur du Maréchal.
Et 20 ans après, il n’est pas exclu que Nikki Haley tienne un discours à la Bill Richardson.
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