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RCA : une feuille de route, des hypothèques

RCA : une feuille de route, des hypothèques

République Centrafricaine

Le plan de pacification élaboré le 23 octobre dernier à Libreville lors de la réunion extraordinaire des ministres des affaires étrangères de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac) paraît salutaire pour le peuple centrafricain. Mais, sa mise en œuvre pourrait se heurter à bien d’obstacles.

Une solution politique se dessine dans la crise qui prévaut en République centrafricaine. Lors de la réunion extraordinaire tenue le 23 octobre à Libreville au Gabon tous les ministres ont affiché unanimement leur détermination à en finir avec l’instabilité sociopolitique de cet Etat. Le communiqué final de ces retrouvailles recommande essentiellement la formation des contingents des forces de défense et leur équipement afin de les rendre davantage opérationnelles.

Les participants encouragent également le gouvernement et les groupes armés à entreprendre et à accélérer le dialogue politique dans le cadre de l’Initiative Africaine. À l’Union Africaine, il est demandé « d’accélérer le dialogue entre le Gouvernement et les groupes armés jusqu’à la signature et la mise en œuvre d’un accord de paix et de réconciliation… ».

Des recommandations à la mesure du contexte centrafricain. Depuis la chute de François Bozizé en 2013, ce pays connaît l’une des plus graves militaro-politiques et humanitaires de son histoire. Situation née des exactions commises par la milice Seleka (composée majoritairement de combattants de confession musulmane) de Michel Djotodia qui venait de destituer Bozizé après des affrontements entre troupes loyalistes et ses miliciens.

Même si grâce à l’opération militaire française Sangaris le pays a réussi une transition et organisé les élections présidentielles, la plaie centrafricaine demeure béante.

La feuille de route de Libreville élaborée en prélude du sommet des Chefs d’Etats de la Ceeac devrait donc définir des stratégies concrètes de résolution durable de la situation centrafricaine qui a déjà fait de nombreux morts, plus de 600.000 déplacés internes et plus de 500.000 réfugiés dans les pays limitrophes (les deux Congo, le Cameroun, l’Ouganda, etc.).

Et les hypothèques semblent légions. Difficile en effet pour les troupes de la Ceeac par exemple de pacifier la majorité des provinces sur lesquelles ni l’Etat centrafricain ni la mission des Nations Unies n’a un contrôle réel. Il y a aussi et surtout que la crise centrafricaine, comme dans bien de pays d’Afrique, s’est développée sur des bases ethniques et régionales. Des facteurs endogènes qui pourraient rendre difficile l’exécution des missions de paix.

Le prochain sommet des Chefs d’Etats membres de la Ceeac devrait donc éplucher tous ces paramètres si réellement on veut d’une paix durable en République centrafricaine.

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