Togo
Le gouvernement togolais a annoncé mardi soir l’interdiction d’organiser toute marche dans les rues du pays, pendant les jours de semaine, quelques heures après un nouvel appel de l’opposition à manifester contre le pouvoir, le 18 octobre.
“En semaine (du lundi au vendredi), les marches sont interdites. Les gens peuvent se retrouver en un lieu fixe et animer leur meeting ou réunion publique”, a fait savoir Payadowa Boukpessi, ministre de l’administration territoriale lors d’une conférence de presse.
“En week-end, c’est-à-dire les samedis et dimanches, ils peuvent faire leur marche”, a-t-il ajouté, assurant que cette mesure était prise pour éviter les “violences” et les “dérives” qui ont eu lieu, selon lui, lors des dernières manifestations de l’opposition.
“Il y a eu des appels à la désobéissance civile, des appels au sabotage économique, même des appels aux meurtres lancés par des manifestants à l’endroit des autorités et des membres de leurs familles et des services de sécurités”, a assuré le ministre.
L’opposition togolaise avait annoncé un peu plus tôt dans la journée l’organisation d’une nouvelle marche le mercredi 18 octobre dans le cadre d’une réforme constitutionnelle controversée.
Quatorze partis d’opposition sont mobilisés depuis près de deux mois, pour demander la limitation à 2 du nombre de mandat présidentiel, et la démission du président Faure Gnassinbgé, au pouvoir depuis 2005 et héritier d’une famille à la tête du Togo depuis 50 ans.
Le gouvernement compte organiser un référendum pour faire adopter une réforme constitutionnelle prévoyant notamment cette limitation des mandats présidentiels, mais la mesure n’est pas rétroactive, permettant à M. Gnassingbé de se présenter au scrutin de 2020 et de 2025.
“La lutte continue. A cet effet, nous annonçons déjà pour le mercredi 18 octobre, une grande marche qui ira vers les bureaux de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) à Lomé pour dire à la Cédéao que nous ne sommes pas d’accord avec le référendum qu’elle semble encourager”, avait déclaré Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordonnatrice de la principale coalition de l’opposition togolaise.
La semaine dernière, la Cédéao, l’Union africaine et le Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel avaient estimé que le projet de loi constitutionnel proposé par le gouvernement était “une étape importante pour mettre le Togo en conformité avec les normes démocratiques”.
L’opposition a également annoncé son refus de rencontrer la délégation de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) qui devait arriver mardi au Togo pour trois jours dans le cadre de la crise politique.
Les manifestations engagées par l’opposition depuis la mi-août ont fait au moins 4 morts et des dizaines de blessés, notamment dans le nord du pays, nouveau foyer de la contestation populaire.
Des centaines de personnes se sont également réfugiées au Ghana le mois dernier, dénonçant des arrestations arbitraires et des violences de la part des forces de sécurité, ce que le régime dément.
AFP
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