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Haïti : incidents en marge d'une nouvelle manifestation de l'opposition

Haïti : incidents en marge d'une nouvelle manifestation de l'opposition

Haïti

Des incidents violents ont émaillés une manifestation à Port-au-Prince organisée par plusieurs partis de l’opposition, pour dénoncer une politique budgétaire jugée défavorable aux plus pauvres.

Après plus de trois heures de marche, le cortège d’environ 2.000 personnes s’est temporairement dispersé à son arrivée dans la commune de Pétionville, la plus aisée de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince.

Des manifestants ont alors brisé plusieurs vitrines de commerces. Des véhicules, dont celui d’un média couvrant l‘événement, ont également été la cible de leurs jets de pierres.

Sur la deuxième moitié de leur parcours, les manifestants ont multiplié les petites barricades de pierres et d’ordures pour empêcher la circulation sur les grands axes routiers.

Face à ces débordements, la police a fait un large usage de grenades lacrymogènes.

Le climat social se détériore depuis près de trois semaines à la suite de la publication du budget national qui doit entrer en application dimanche.

Les opposants au président qualifient cette loi de finance de “criminelle” car ils considèrent que les ménages les plus pauvres vont davantage subir les augmentations de taxes.

Les économistes haïtiens critiquent également ce budget qui va aggraver l’endettement du pays dont l‘économie est déjà fragilisée par une inflation supérieure à 15%.

“Il nous faut quelqu’un au pouvoir qui puisse aider les plus pauvres à s’en sortir, pas favoriser encore une fois les plus riches” a expliqué René Sanon Fils, défilant samedi en moto, en tête de cortège.

“Si aujourd’hui Jovenel refuse d’entendre raison, nous allons passer à une contestation d’un autre niveau. Avis à tout le monde pour la semaine qui arrive: aiguisez vos machettes, on va arracher ceux qui ne sont que des mauvaises herbes” avise le manifestant d’un ton menaçant.

Les dirigeants des partis politiques qui ont lancé l’appel à manifester ont regretté les violences et certains dénoncent même l’infiltration d’individus proche du pouvoir exécutif afin de perturber leur marche pacifique.

Pierres en main, certains manifestants qui exigent le départ immédiat du pouvoir de Jovenel Moïse ont expliqué agir de la sorte pour montrer à tous que leur contestation avait atteint un point de non-retour.

Les syndicats des transports qui dénoncent une hausse drastique des redevances et des contraventions ont appelé à observer deux journées nationales de grève lundi et mardi.

Le 18 septembre, lors de la précédente grève du genre, les rues de la capitale, d’ordinaires encombrées par les embouteillages, étaient désertes et les écoles étaient restée fermées. Par peur d‘être victimes des violences qui accompagnent le plus souvent les contestations sociales dans le pays, la majorité des habitants n‘étaient pas sorti de chez eux.

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