Crise électorale au Kenya
L’entreprise française se défend en assurant que son matériel est de bonne qualité. Et menace de poursuivre toute personne qui ternirait son image.
L’entreprise de sécurité informatique française OT-Morpho est-elle le bouc-émissaire de règlements de comptes politiques au Kenya ? C’est en tout cas ce qu’elle affirme après avoir commandité un audit interne de ses équipements à la suite de la décision de la cour suprême d’annuler la présidentielle du 8 août dernier. Selon cette enquête, il n’y a eu aucun dysfonctionnement dans les deux systèmes électroniques mis en place. Ils étaient censés identifier les électeurs d’une part et d’autre part transmettre les résultats des élections des près 41 000 bureaux de vote disséminés à travers le pays à la commission centrale de recensement.
La National Super Alliance (NASA), le parti du principal opposant Raila Odinga, a fait valoir devant les juges que c’est précisément ce système qui a conduit à fausser les résultats des élections au profit du parti au pouvoir d’Uhuru Kenyatta. La Nasa considère que ces systèmes ont violé la loi électorale « en ne réussissant pas à se conformer avec le format prescrit pour la compilation des données électorales ». Et dans sa décision, la cour suprême a elle aussi considéré que les conditions n‘étaient pas réunies pour valider la réélection du président sortant.
De quoi faire hurler de rage le patron d’OT-Morpho Frédéric Beylier. « Nous n’avons pas l’intention de devenir le bouc-émissaire de la situation politique au Kenya », a-t-il indiqué. « Nous n’allons pas accepter que la réputation d’OT-Morpho et de ses employés soit ternie de quelque manière que ce soit par ces allégations. Cela doit s’arrêter ». L’entreprise a d’ores et déjà lancé des poursuites judiciaires contre inconnu en France et au Kenya pour atteinte à son image de marque, « à sa réputation et à son honneur ».
Après le premier audit, OT-Morpho se dit disposé à ouvrir ses portes à une enquête indépendante cette fois-ci. Il reste cependant constant l’ensemble des codes d’accès ont été remis à la commission électorale kényane avant le scrutin.
Raila Odinga a saisi le gouvernement français la semaine dernière afin qu’il enquête sur l’entreprise Safran S.A.et ses relations avec les responsables de la commission électorale qui pourrait avoir « agi en complicité et de connivence afin de truquer la volonté du peuple kényan ». Il se fait que Safran a vendu son secteur sécurité en mai, c’est-à-dire trois mois avant la présidentielle kényane à l’entreprise qui est devenue OT-Morpho.
Alors que le ton semble monter entre les parties, la question qui occupe l’esprit des Kényans est de savoir si ce sera toujours le système d’OT-Morpho qui sera retenu pour la reprise de la présidentielle prévue le 17 octobre prochain.
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