Gabon

Une nouvelle tête vient de tomber au sein de l’administration gabonaise, et pas des moindre. Jacob Tchioba Thaty, directeur général des Hydrocarbures au Gabon a été éjecté de son poste qu’il occupait depuis un peu moins de neuf mois. Son limogeage a fait l’objet d’un décret présidentiel publié le 7 août 2017.

Dans cette note, aucune raison officielle n’a été fournie pour justifier le limogeage de ce proche du sérail du pouvoir gabonais. Mais, à en croire la presse locale, Jacob Tchioba Thaty se serait rendu coupable de malversation financière, contournant ainsi plusieurs règles de l’orthodoxie financière mise en place dans un contexte de crise économique.

À titre d’exemple, l’ouverture d’un compte au nom de son département, dans une banque commerciale, sans au préalable aviser le ministère de l‘Économie dont il dépend, soutient le journal officiel “L’Union”. Ce compte, aurait dès lors servi à de nombreux mouvements financiers suspects estimés à plusieurs milliards de francs CFA.

L’opération “Mamba” fait son plein

Par ailleurs, l‘éviction de Jacob Tchioba Thaty coïncide avec une grève déclenchée début août par les agents des Douanes, Impôts, Trésor et Hydrocarbures, secteurs clé de l‘économie du pays. Ces derniers réclamaient “3 mois d’arriérés de primes et 5 mois de bonus”.

Dès le démarrage de son second mandat en août 2016, Ali Bongo s’est engagé dans une politique d’assainissement de l’administration publique qui a fait tomber des têtes, y compris dans son propre camp. Ainsi, en février, le directeur des Douanes Alain-Paul Ndjoubi Ossamy a été écroué pour détournements de deniers publics et du faux en écriture.

Plus tôt, en janvier, un ancien ministre du gouvernement Ali Bongo se faisait lui arrêter pour des accusations de détournement de quelque 500 milliards de Fcfa. Deux jours plus tard, Etienne Dieudonné Ngoubou, ministre du pétrole et des hydrocarbures sous le premier septennat d’Ali Bongo, subissait lui aussi le même sort. Rejoignant une longue liste de personnalités arrêtées dans le cadre de l’opération “Mamba” contre la corruption dans l’administration publique.

Comme de nombreux pays tributaires des revenus du pétrole, le Gabon subit de plein fouet depuis 2014 les secousses de la chute drastique des cours du pétrole. À cela, s’ajoute une crise politique consécutive à la présidentielle d’août 2016 dont les résultats sont toujours contestés par l’opposant Jean Ping.