Ethiopie
Ils l’avaient souhaité, c’est désormais chose acquise. Les Rastafari immigrés en Éthiopie détiennent désormais une carte nationale d’identité. Ce fut un long combat pour ce peuple qui a fait de l‘Éthiopie la terre promise et la terre de leurs croyances depuis les années 1930.
Ce jeudi, le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Meles Alem, a annoncé l’octroi de cartes nationales d’identité à des centaines de Rastafari et de Juifs éthiopiens. “Ces personnes ont longtemps été incapables d’entrer et de quitter facilement le pays”, a reconnu le ministre. Avec cette carte, c’est chose résolue. Les Rastafaris et juifs éthiopiens se voient offrir un droit de sol en Ethiopie et n’auront plus besoin de visa pour y accéder.
Cependant, a tenu à préciser le ministre, ils ne pourront pas voter ni s’engager dans l’armée ou dans des secteurs relatifs à la sécurité et à la défense.
Pas assez suffisant pour noyer la joie des nouveaux citoyens éthiopiens. “Nous sommes ravis”, a déclaré Ras King, un membre éminent de la communauté rastafarienne qui est arrivé pour la première fois en Éthiopie en 1982. “Nous sommes extrêmement heureux parce que cela renforce notre confiance dans la vision de nos ancêtres pour une Afrique unie. Comme d’habitude, l‘Éthiopie a ouvert la voie et a donné l’exemple au reste du continent pour reconnaître le mouvement rastafari”, a-t-il ajouté
Le dernier empereur d‘Éthiopie, Haile Selassie, a accordé des terres à Sashamané, à 250 km au sud d’Addis-Abeba, aux Rastafaris venus de la Jamaïque, qui ont aidé à combattre les forces italiennes fascistes dans les années 1930.
En dépit de la perte de l’essentiel de leurs terres avec l’avènement du régime du Derg, les Rastafaris sont restés en Éthiopie mais ont demandé une meilleure intégration, avec entre autres, la nationalité éthiopienne.
“Nous n’avons pas de papiers pour prouver qui nous sommes. Mes proches, ils s’attendaient à ce que l’Afrique m’embrasse. Mais je dois leur dire que je suis dans une situation où la plupart des membres de ma communauté doit vivre sans papiers, et n’a pas de statut légal. C’est décevant”, déclarait en 2015 à la BBC,
Reuben Kush, le président de la fédération internationale d’Ethiopie.
Aujourd’hui, ce sentiment d’amertume pourra être un lointain souvenir.
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