Burundi
Les journalistes du journal Iwacu, un des derniers médias indépendants du Burundi, ont commémoré à Bujumbura le 1er anniversaire de la disparition de leur collègue Jean Bigirimana et demandé que “la lumière soit faite”.
Vendredi soir à Bujumbura, les journalistes de Iwacu, portant tous un T-shirt noir avec l’inscription “Jean Bigirimana, nous ne t’oublions pas”, ont déposé une gerbe de fleur et observé une minute de silence devant une grande photo du journaliste sur un mur du bâtiment qui abrite leur journal.
“Nous venons de commémorer la disparition de notre collègue Jean Bigirimana pour lui dire, + Cher Jean, nous ne t’oublierons jamais et la vérité finira par éclater au grand jour +”, a expliqué à l’AFP le rédacteur en chef de Iwacu, Léandre Sikuyavuga.
Jean Bigirimana, journaliste alors âgé de 37 ans et père de deux enfants en bas âge, a disparu le 22 juillet 2016 alors qu’il était allé voir un de ses contacts dans la localité de Bugarama, à une trentaine de kilomètres à l’est de Bujumbura, promettant à son épouse qu’il reviendrait déjeuner avec elle.
Des témoins ont assuré l’avoir vu se faire arrêter par les agents du très redouté Service national de renseignement (SNR), qui dépend directement du président burundais, qui l’ont alors embarqué à bord d’une camionnette aux vitres teintées. Plus personne n’a eu de ses nouvelles depuis.
Le Burundi a chuté en 2017 à la 160e place du classement de la liberté de la presse dans le monde établi par Reporters Sans Frontières (RSF), alors qu’il était considéré il y a à peine plus de deux ans comme un des rares Etats de la région des Grands lacs à être doté d’une presse libre et indépendante.
C‘était avant le début de la crise politique déclenchée par l’annonce, en avril 2015, de la candidature du président Nkurunziza pour un troisième mandat, qu’il a obtenu en juillet de la même année.
Depuis, la quasi-totalité de la presse indépendante burundaise a été réduite au silence. Craignant la répression, une centaine de journalistes ont fui le pays.
Cette crise a déjà fait de 500 à 2.000 morts imputées essentiellement aux forces de l’ordre selon les sources (ONU et ONG), des centaines de cas de torture ou de personnes portées disparues, ainsi que des milliers de prisonniers politiques.
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