Bienvenue sur Africanews

Merci de choisir votre version

Regarder en direct

Infos

news

Le désintérêt de l'administration Tump pour l'Afrique décrié par des experts

Le désintérêt de l'administration Tump pour l'Afrique décrié par des experts

Etats-Unis

En près de six mois de gouvernance, la politique africaine de l’administration du président américain Donald reste un total échec selon des experts. Associated Press a rencontré des experts à ce sujet.

Postes diplomatiques vacants, réduction du budget consacré à l’aide et un manque de réflexion stratégique sur de multiples problèmes, y compris les menaces extrémistes en Afrique de l’Est et de l’Ouest et la guerre civile au Soudan du Sud. Les impairs attribués à l’administration Trump sont légions.

Selon Richard Downie, directeur par intérim du programme Afrique au Centre for Strategic and International Studies à Washington, certes, il a toujours été difficile d’attirer l’attention de Washington sur l’Afrique, mais avec le nouveau, il s’agit “d’une page blanche”. La preuve, souligne-t-il, le secrétaire d‘État Rex Tillerson n’a pas encore nommé un secrétaire adjoint chargé des affaires africaines, le premier responsable de la politique africaine.

Outre ce fait, Washington n’a toujours pas désigné un directeur permanent pour l’Afrique au Conseil national de la sécurité. C’est bien la seule région au monde à ne pas être représentée à ce Conseil, rappelle Steve McDonald, membre du groupe mondial au Wilson Center à Washington.

Effets collatéraux, certaines décisions sont retardées, comme ce fut le cas avec le Soudan. L’administration Trump avait en effet retardé la décision de lever des sanctions contre le Soudan, incitant le président soudanais à ordonner que toutes les négociations avec les États-Unis soient gelées jusqu‘à la mi-octobre.

Le choix de la sécurité contre l’aide au développement

Autres sources inquiétudes évoquées par ces experts, le désintérêt de Washington pour les programmes humanitaires et d’aide au développement, contrairement au volet sécuritaire. Un budget proposé par la Maison Blanche fait notamment cas d’une augmentation de 52 milliards de dollars des dépenses en défense, rendue possible par des réductions d’environ un tiers imposées au budget du Département d’Etat et à l’Agence des États-Unis pour le développement international.

Alors que les États-Unis ont promis ce mois-ci près de 640 millions de dollars d’aide humanitaire pour réduire les risques de famine au Soudan du Sud, au Nigeria, en Somalie et au Yémen, les critiques ont déclaré que l’aide avait été approuvée plusieurs mois plus tôt par le Congrès mais retardée par l’administration Trump.

Pourtant, le président américain n’avait pas tardé à approuver une proposition du Pentagone visant à amplifier les frappes en Somalie, contre les extrémistes shebab. La Somalie, est, en effet, frontalière de Djibouti, le seul pays à abriter une base des Etats-Unis en Afrique.

Effet boule de neige

Seulement, font remarquer les experts, cette nouvelle politique de Washington pourrait avoir l’effet inverse que celui escompté. “Ce budget, s’il est pleinement adopté, nous obligera à nous retirer du monde diplomatique ou à mettre des personnes en danger”, a déclaré la sénatrice Lindsey Graham aux journalistes en mai. “Vous auriez beaucoup de Benghazis en train d‘émerger si cette chose devenait loi.”

Pour les sénateurs, se désintéresser du développement, c’est davantage encourager les jeunes à l’extrémisme radical, et de fait, faire grimper les risques d’insécurité. En Somalie par exemple, des milliers de jeunes de 18 à 35 ans pourraient perdre un programme d’aide au développement en raison des coupes budgétaires américaines. Pourtant, c’est bien cette tranche d‘âge qui est la cible des islamistes shebab.

Pour Brian Neubert, directeur du Centre régional des médias africains du Département d’Etat à Johannesburg, cependant, il est faux de dire que Washington ne manifeste aucun intérêt pour l’Afrique. Pour lui, les Etats-Unis ont juste priorisé les défis. Mais, l’Afrique du Sud, l’une des économies les plus industrialisé d’Afrique, n’a toujours pas reçu les lettres de créance d’un ambassadeur américain.

Voir plus