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Sécheresse au Kenya : des adolescentes poussées à se prostituer pour nourrir leurs familles

Sécheresse au Kenya : des adolescentes poussées à se prostituer pour nourrir leurs familles

Kenya

La situation que dresse le Comité international de secours (IRC) sur les effets collatéraux de la sécheresse au Kenya est édifiante. Dans un rapport publié ce mercredi, l’ONG relate que des parents issus de zones rurales et désespérément en quête de nourriture envoient leurs filles dans les zones urbaines.

A Turkana, l’une des zones les plus touchées par la sécheresse, elles sont nombreuses les jeunes filles, souvent âgées de moins de 15 ans, à offrir leur corps pour quelques sous. Le Comité international de secours fait cas de prostitution pour 50 shillings (environ 37 cents).

Des allégations qui s’appuient sur une enquête que l’ONG a réalisée au début du mois de juin auprès de 320 filles dans la ville de Lodwar. Parmi ces jeunes filles âgées entre 12 et 17 ans, 88 ont reconnu faire de la prostitution sur proposition de leurs parents.

Mercy Lwambe, coordonnatrice de l’autonomisation des femmes pour IRC au Kenya, a déclaré que toutes les 88 filles interviewées étaient originaires de zones rurales pauvres, dont le plus proche était à 50 km de la ville. “Elles nous ont dit : + Nos familles ont perdu tout leur bétail et n’ont pas d’argent +, alors ils les envoient se prostituer ou se marier”, a déclaré Lwambe.

Elles sont actuellement estimées à 2,6 millions les personnes en situation de d’insécurité alimentaire au Kenya. La sécheresse qui a frappé les régions du nord en particulier a déclenché une forte inflation des denrées alimentaires, multipliant leurs coûts par cinq, ainsi que des conflits autour des points d’eau et une augmentation de la malnutrition et des maladies.

En raison de cette sécheresse, plusieurs hommes et adolescents ont transporté leur bétail dans l’Ouganda voisine, abandonnant les femmes, et souvent les jeunes filles avec leurs plus jeunes frères et soeurs et parfois des parents trop âgés.

En proie à de nombreuses charges, ces jeunes filles ont préféré se tourner vers la prostitution, s’exposant ainsi aux maladies sexuellement transmissibles. Mais pas que. Car en raison de ce commerce corporel, ces jeunes filles et leur entourage sont exposés à des violences. De janvier à juin, l’IRC a reçu des rapports de 67 cas de viol d’enfants âgés de neuf à 16 ans, en raison de 11 cas par mois en moyenne.

L’un d’eux concerne une fille de six ans qui a été violée et battue par un homme avec qui sa mère vivait en échange d’une protection financière. Après que la fille a été renvoyée au Centre de bien-être de l’IRC à Lodwar, le personnel a pu l’aider et identifier l’auteur qui est actuellement en prison.

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