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RDC - Crise au Kasaï : l'Afrique obtient l'abandon d'une enquête internationale de l'ONU

RDC - Crise au Kasaï : l'Afrique obtient l'abandon d'une enquête internationale de l'ONU

République démocratique du Congo

Un compromis, voici ce à quoi sont parvenus d’un côté l’ONU et les pays occidentaux, et de l’autre les pays africains, sur la voie judiciaire à suivre pour élucider les graves violences dans le Kasaï.

Pour en arriver là, les débats ont été houleux. Le vote d’une résolution au préalable prévu le mardi, a finalement eu lieu ce vendredi, prévoyant l’envoi d’un groupe d’experts internationaux chargés d’enquêter sur les violences en République démocratique du Congo.

Au départ, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, l’Union européenne et les Etats-Unis avaient tablé sur l’envoi d’une mission indépendante qui enquêteraient. Une proposition qui s’est heurtée à un refus catégorique de Kinshasa qui a plutôt sollicité un groupe d’experts qui aiderait la justice congolaise au plan logistique et technique.

Selon la résolution adoptée, le Conseil “demande au Haut-Commissaire aux droits de l’homme d’envoyer une équipe d’experts internationaux, y compris des experts de la région” pour enquêter sur “les violations des droits de l’homme et abus présumés, et sur les violations du droit international humanitaire dans les régions du Kasaï”.

Ils devront “recueillir et conserver des renseignements” sur ce qui s’est passé et “déterminer les faits et les circonstances”, puis partager leurs conclusions avec l’ONU et les autorités judiciaires congolaises.

Quant aux autorités congolaises, elles doivent coopérer avec les experts, qui devront, eux, veiller à ce que “les auteurs des crimes” soient jugés par la justice congolaise.

La résolution adoptée à l’ONU vient dissiper un tant soit peu les tensions entre l’ONU et Kinshasa sur la situation dans le Grand Kasaï. Depuis septembre 2016, cette région s’est transformée en une nouvelle terre de massacre en République démocratique du Congo, après la mort du chef Kamuina Nsapu, assassiné en août 2016.

Depuis des mois, l’ONU accuse aussi les Kamwina Nsapu d’enrôler des enfants-soldats et d’avoir commis des atrocités, tout en dénonçant l’usage disproportionné de la force par l’armée congolaise. Toujours dans le cadre des violences inouïes, deux experts de l’ONU – la Suédo-chilienne Zaida Catalan et l’Américain Michael Sharp – ont été tués en mars dans le Kasaï. Ils faisaient partie d’un groupe d’experts qui enquêtaient sur les fosses communes découvertes dans la région.

Ces rebondissements dans la vie socio-politique congolais interviennent alors que le pays attend de pied ferme la tenue d‘élections dont la présidentielle – censée se tenir d’ici la fin de l’année – qui doivent mettre un terme au règne du président Joseph Kabila, qui a terminé ces deux mandats constitutionnels depuis décembre 2016.

D’ailleurs, en raison de la crise dans le Kasaï, la commission électorale congolaise s’est dit dans l’incapacité d’enrôler les populations de cette région.

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