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Algérie : deux étudiants soupçonnés d'avoir tué leur professeur qui les a empêchés de tricher

Algérie : deux étudiants soupçonnés d'avoir tué leur professeur qui les a empêchés de tricher

Algérie

La presse algérienne en fait largement écho depuis dimanche. Deux étudiants en droit sont soupçonnés d’avoir assassiné leur professeur qui les avait empêché de tricher.

Âgé de 44 ans, le professeur dénommé Karoui Serhan a été retrouvé par la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) près d’un immeuble de la cité des 120 logements, dans la région de Tipaza, le dimanche 18 juin, rapporte le site tsa-algerie.com, qui souligne que les deux suspects ont déjà été arrêtés avec l’arme du crime.

Sur plusieurs parties de son corps, les traces de blessures infligées avec un objet pointu, en l’occurrence un marteau. Lundi, l’enseignant a été inhumé.

Toutefois, Tahar Mohamed Benhadj, doyen de la faculté de Droit et des Sciences politiques de l’université de Khemis Miliana – où enseignait la victime – a quelques doutes sur le mobile du meurtre. “Personne ne sait si les auteurs présumés de ce crime sont étudiants ou pas. Par contre, ce qui est connu, c’est que les suspects sont deux frères qui habiteraient dans la cité où le corps a été trouvé. L’on dit que le premier est âgé de 19 ans et l’autre de 18 ans”, a-t-il détaillé à tsa-algerie.com.

Selon le doyen, il y a une pièce qui manque au puzzle, que l’enquête devrait permettre d‘élucider. En attendant, il martèle “que cette affaire n’a aucune relation avec l’université. À moins que l’enquête (des services de police) prouve le contraire dans l’avenir”.

Une “université qui produit l’ignorance … et où l’ignorance assassine la raison

L’Algérie reste encore sous le choc de ce professeur qui laisse derrière lui une épouse enceinte. Sur les réseaux sociaux, militants, journalistes, professeurs, étudiants ou universitaire ont exprimé leur compassion et leur indignation face à ce qu’ils considèrent comme une illustration de “la faillite du système éducatif et universitaire dans son intégralité”.

L’universitaire Fodil Boumala, lui, n’est pas allé du dos de la cuillère pour fustiger cette “catastrophe”. “L’université n’échappe à la poigne de la police que pour devenir la proie du marteau des étudiants”, a-t-il écrit dans un post sur sa page Facebook.

“De quelle université parle-t-on alors qu’elle est devenue un territoire de l’absurde, du business, de l’allégeance et de perversion des capacités et des ressources ? (…) Quelle est cette université qui produit l’ignorance, la violence, la corruption et où l’ignorance assassine la raison…”, a-t-il ajouté.

De son côté, le Syndicat des enseignants du supérieur solidaires (SESS) a exigé des mesures concrètes pour rétablir l’ordre au sein des universités algériennes, où “la violence devient le principal moyen de régulation” des problèmes.

Au passage, le syndicat a rappelé l’agression récente d’un autre professeur d’université, toujours par des étudiants. Ces derniers avaient été “amnistiés par deux inspecteurs du Ministère”, rajoute l’organisation.

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