Soudan
L‘Égypte et l‘Éthiopie solidaires du président soudanais Omar el-Béchir. Lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies ce vendredi, les ambassadeurs de ces deux pays à l’ONU ont plaidé pour un abandon des charges contre le dirigeant soudanais, accusé par la Cour pénale internationale de crime de guerre, crime contre l’humanité et génocide dans la crise au Darfour.
Ce plaidoyer intervient alors que la procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, a plaidé lors de la même réunion, pour la fin de l’impunité contre les personnes accusées de crimes contre l’humanité, dont le président soudanais el-Béchir.
Mais pour l‘Éthiopie, c’est à l’ONU de jouer sa partition pour la paix au Darfour, “notamment en exerçant des pressions sur les mouvements armés pour mettre fin aux souffrances du peuple”, a dit Tekeda Alemu, ambassadeur éthiopien à l’ONU.
“Le dossier contre le président du Soudan est si faible, le poursuivre n’a aucun sens, en fait, cela ne fera que nuire à la crédibilité de ce Conseil”, a-t-il poursuivi avant d’ajouter que le manque d’action de l’ONU pour le retour à la paix dans le Darfour est contraire à ses principes de paix et de sécurité internationales.
De son côté, Abdellatif Aboulatta, représentant égyptien à l’ONU a tout simplement demandé la fin des poursuites contre Omar el-Béchir, appelant la CPI à “ne pas compromettre la paix et la sécurité sur le continent.”
Quatorze années après son début, la guerre dans le Darfour reste l’un des conflits majeurs en Afrique. Il a éclaté lorsque le Mouvement de libération du Soudan a pris les armes pour combattre le gouvernement, qu’il accuse d’opprimer les populations non-arabes de la région. Ce conflit a fait des milliers de morts et des millions de déplacés.
En dépit de deux mandats d’arrêt internationaux délivrés contre lui en 2009 et 2010, Omar el-Béchir continue d’effectuer des voyages à l’international. Le 29 mars 2017, notamment, il était en Jordanie où il participait au sommet de la Ligue arabe.
La faute, selon Fatou Bensouda, au non-respect du Statut de Rome – traité fondateur de la CPI – par les États signataires. L’Afrique du Sud qui avait elle-aussi refusé en 2015 d’arrêter sur son sol le président soudanais est actuellement en conflit ouvert avec la Cour.
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