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Lesotho : les électeurs aux urnes pour un scrutin législatif indécis

Lesotho

Au terme d’une campagne active, le scrutin s’oriente vers un duel au couteau entre le sortant Mosisili, 72 ans, et l’ex-chef du gouvernement Thomas Thabane, 77 ans, qui avait été contraint de quitter le pays en 2014 après une tentative de coup d’Etat militaire.

Les électeurs du Lesotho ont commencé à voter samedi pour des législatives aux résultats incertains qui ne devraient pas permettre à ce petit royaume africain de rompre avec son instabilité politique chronique, nourrie par une armée omniprésente.

Ce scrutin, le troisième en cinq ans, a été précipité par la mise en minorité en mars de la coalition de sept partis dirigée par le Premier ministre Pakalitha Mosisili, au pouvoir depuis 2015.

Les bureaux de vote ont ouvert à 5h00 GMT dans cette monarchie de 2 millions d’habitants enclavée au milieu des montagnes d’Afrique du Sud, considérée comme un des pays les moins développés de la planète.

Dans un froid mordant, des dizaines d‘électeurs coiffés de bonnets et drapés dans les traditionnelles couvertures bariolées locales se sont pressés dès l’aube dans un petit village du sud de la capitale Maseru pour déposer leur bulletin dans l’urne.

“Nous voulons du changement et je suis ici pour voter pour un parti qui, j’espère, fera de nous sa priorité”, déclarait Naledi Metsing, une femme de 29 ans.

Un de ses voisins dans la file, Thabang Masilo, 46 ans, a fait spécialement le voyage de Johannesburg où il travaille pour voter. “Un jour, notre voix permettra à nos enfants d’avoir (…) un emploi et une éducation et ils n’auront pas à aller en Afrique du Sud pour travailler”, espérait-il.

Environ 1,2 million d‘électeurs sont appelés à voter jusqu‘à 15h00 GMT. Les premiers résultats fiables ne sont pas attendus avant plusieurs jours.

Monarchie parlementaire

Dans la monarchie parlementaire dirigée par le roi Letsie III, dont les pouvoirs sont largement honorifiques, le Parlement est composé de 120 sièges de députés, 80 élus au suffrage majoritaire, les 40 autres répartis à la proportionnelle.

Ce système électoral et la présence sur la ligne de départ d’une ribambelle de petits partis laissent donc présager d’une nouvelle coalition gouvernementale, synonyme d’instabilité.

D’autant plus que le pays se remet difficilement du coup d’Etat manqué de 2014. Accusé d’avoir alors ordonné l’assaut du quartier général de la police, le chef de l’armée, le général Tlali Kamoli, a été démis de ses fonctions l’an dernier.

Mais son influence continue d’alimenter les rumeurs d’intervention militaire, malgré les mises en garde de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) qui a assuré qu’elle ne tolèrerait aucun détournement des résultats du scrutin.

AFP

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