Tunisie
Hôpitaux encombrés, personnel épuisé, patients mécontents: le secteur de la santé publique en Tunisie, considéré historiquement comme un axe stratégique de développement, peine à remédier à ses multiples maux et suscite de vives critiques.
Des murs décrépis du matériel en panne et des chambres délabrées… C’est l’image que renvoient plusieurs hôpitaux de Tunis la capitale. Plusieurs patients aux revenus minimes y sont traités au quotidien. Hadj Mahmoud suit un traitement contre le cancer ; il attend de voir un médecin depuis des jours.
“Ici, les gens pauvres ne peuvent pas vivre… Il n’y a pas grand-chose à dire… Personne ne nous écoute. Je suis fatigué.” Déplore-t-il.
La corruption et la mauvaise gestion ont fait régresser le secteur selon Explique Kaouther Hedhli, directrice des services généraux au ministère de la santé ; une situation qui empire depuis la révolution de 2011.
L’année dernière, la dette des hôpitaux publics a approché les 200 millions d’euros d’après le ministère.
“Après la révolution, soit on a inscrit des projets qu’on n’arrive pas à réaliser, soit on a construit des structures qu’on n’arrive pas à faire fonctionner. Soit par manque de moyens humains, ressources humaines, soit par manque d‘équipement, soit on a fermé et on les a oubliés.” Explique-t-elle.
Les mauvaises conditions mettent aussi une forte pression sur le personnel médical.
Les mauvaises conditions de travail mettent aussi une forte pression sur le personne médical. Il doit gérer des patients mécontents et qui ne se privent pas de le leur signifier. Amin Kerkshish est orthopédiste à l’hôpital Charles Nicolle de Tunis .
“Chaque jour, nous avons des problèmes. Chaque jour. Au minimum, c’est une agression verbale. Même si nous essayons de parler avec eux respectueusement.”
En 10 ans, l’espérance de vie en Tunisie est malgré tout passée de 66 à 73 ans… Mais en dehors de la capitale, la situation est bien pire.
Porté entre autres par une clientèle aisée et l’afflux de clients libyens, le réseau des cliniques privées a plutôt le vent en poupe. Coûteuses, ces structures sont toutefois hors de portée pour nombre de Tunisiens.
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