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Maroc : le gouvernement mobilisé pour Al-Hoceïma face à la grogne populaire

Maroc : le gouvernement mobilisé pour Al-Hoceïma face à la grogne populaire

Maroc

Une importante délégation gouvernementale s’est rendue lundi à Al-Hoceïma, ville du nord du Maroc théâtre depuis six mois de manifestations populaires, pour y “accélérer” les projets de développement de la région, l’une des principales revendications des contestataires.

Conduite par le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, la délégation comptant pas moins de sept ministres est arrivée en fin de matinée à Al-Hoceïma pour évaluer les chantiers en cours dans la province et tenir des consultations avec des responsables locaux, a constaté un vidéaste de l’AFP.

Le ministre de l’Agriculture et de la pêche, Aziz Akhannouch, a visité le port, principale activité économique de la ville, où il a réaffirmé le soutien de l’Etat aux pêcheurs.

“Il y a des solutions pour tous les problèmes. Il faut juste les soulever de manière claire”, a-t-il commenté.

“Le gouvernement cherche à reprendre la main” à Al-Hoceïma, désormais une “priorité”, a commenté lundi la presse marocaine, qui voyait dans cette visite “une tentative de renouer le dialogue” avec la population.

Chaque ministre a visité des projets relevant de ses compétences: routes, port, écoles, structures de santé, complexes sociaux, etc…

La délégation a ensuite rencontré au cours d’une grande réunion des élus, responsables locaux et associatifs, près de 300 personnes au total.

Dans la région du Rif, réputée frondeuse et conservatrice, la province d’Al-Hoceïma est le théâtre de manifestations récurrentes depuis la mort fin octobre 2016 d’un vendeur de poisson, broyé accidentellement dans une benne à ordures.

L’incident avait suscité l’indignation dans le pays, prenant la forme à Al-Hoceïma d’un mouvement plus social et politique.

Mené par un groupe d’activistes locaux, le “hirak” (la mouvance) pose de nombreuses revendications pour le développement du Rif, qu’il estime marginalisé.

L’Etat met en avant les importants efforts financiers consentis ces dernières années et a multiplié les annonces en faveur de l‘économie locale. Des ministres ont fait à plusieurs reprises le déplacement ces six dernières mois, sans néanmoins réussir a éteindre la contestation.

La dernière manifestation en date, jeudi, a rassemblé une nouvelle fois des milliers de personnes, voire des dizaines de milliers selon la presse marocaine, derrière le leader du mouvement, Nasser Zefzafi, un chômeur d’une quarantaine d’années aux discours enflammés contre le “makhzen” (pouvoir).

Lundi, le gouverneur de la région nord, Mohamed El Yaakoubi, a fait une présentation détaillée d’un vaste projet royal pour la région lancé en 2015, reconnaissant des retards dans sa mise en oeuvre tout en réaffirmant sa volonté “d’accélérer” les travaux.

Là aussi, chaque ministre a pris la parole pour faire le point sur les chantiers sous sa responsabilité.

La rencontre a ensuite tourné à l’exercice du question-réponse avec la salle, avec parfois des prises de parole assez vives, et où une poignée de partisans du “hirak” étaient également présents.

Interpellé sur le dahir (décret royal) datant de 1958 décrétant la “militarisation” de la région, dont les contestataires assurent qu’il est toujours en vigueur et exigent le retrait, le ministre de l’Intérieur a une nouvelle fois expliqué que ce décret avait été annulé en 1959, et que le terme de “militarisation” ne faisait que freiner les investisseurs.

AFP

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