République démocratique du Congo
Moins de deux jours l‘évasion de la prison de Makala, dans la capitale congolaise, plusieurs dizaines de détenus se sont échappés d’une prison située à Kasangulu au sud-ouest de Kinshasa dans la nuit de jeudi à vendredi.
“Sur les 74 détenus que comptait la vétuste prison de Kasangulu, 68 se sont évadés” vers 01h00 du matin, a déclaré à l’AFP Jean-Claude Vuemba, député de cette cité rurale de la province du Kongo-central située à environ 40 km au sud-ouest de la capitale. Dix d’entre eux ont ensuite été “récupérés”, a précisé cet élu d’opposition, dénonçant les conditions de vie des détenus. “Ils n’ont pas à manger, les malades ne sont pas soignés”.
Une militante d’une ONG de défense des droits humains qui s’y est rendue avec les autorités a déclaré n’‘‘avoir vu que quatre personnes dont deux femmes”, ajoutant qu’aucun mort ou blessé n’avit été signalé.
Une commission d’enquête dépêchée depuis Kinshasa pour s’enquérir de la situation sur place est à pied d‘œuvre pour faire la lumière sur cette affaire qui selon certaines sources est étroitement liée à l‘évasion massive mercredi (17 mai) de la prison de Makala à Kinshasa.
Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende faisait état d’une cinquantaine de prisonniers évadés de Makala après cette attaque (des miliciens) ; tandis que d’autres sources annonçaient au moins 4 000 personnes soit environ la moitié des effectifs de cette prison très largement surpeuplée). Huit personnes ont également trouvé la mort.
Les deux évasions seraient-elles liées ?
Bien-que Jean-Claude Vuemba appelle à ne pas dresser un parallèle trop rapide entre les évasions de Kinshasa et celles de Kasangulu, plusieurs autres sources s’accordent à y faire un lien notamment sur la durée entre les deux faits (moins de 48 heures)…
Le gouvernement accuse les adeptes de Bundu Dia Kongo (BDK, “Royaume du Kongo” en kikongo), un mouvement politico-religieux sécessionniste, d‘être responsables de l’assaut contre le pénitencier (mercredi), qui a conduit à l‘évasion de leur chef, Ne Muanda Nsemi.
Député de Kinshasa, Ne Muanda Nsemi est originaire du Kongo-central. Son mouvement est accusé d’une série d’attaques contre des symboles et des représentants de l’État au début de l’année dans cette province.
Il avait été arrêté début mars après avoir appelé à un soulèvement contre le président Joseph Kabila, dont le mandat est échu depuis décembre, mais qui se maintient à son poste dans un climat de tension politique exacerbée par une recrudescence des troubles dans plusieurs provinces du pays.
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