Nigéria
Une adolescente nigériane de 14 ans, retenue captive par les militants de la secte Boko Haram, a oser braver ses geôliers dont elle a refusé trois en mariage. Pour s‘être opposée à la secte, elle a failli payer de sa vie. Son témoignage.
Son histoire jette un regard inédit sur les conditions dans lesquelles la secte islamiste Boko Haram recrute les kamikazes pour ses missions-suicides. Cette jeune fille de 14 dont le nom n’a pas été révélé, elle, estime que c’est pour avoir refusé de se marier à trois membres du groupe qu’elle a été choisie.
Aujourd’hui gardée dans un centre militaire de Maiduguri pour son processus de “dé-radicalisation”, comme bon nombre de filles passées entre les mains de Boko Haram, l’adolescente a raconté son histoire à l’Agence de presse nigériane.
“Trois différents membres de Boko Haram avaient proposé de se marier avec moi et j’ai refusé. Deux parmi eux étaient des commandants”, déclare-t-elle fièrement à l’Agence de presse.
“Quand j’ai refusé pour la troisième fois, un des commandants est devenu furieux et a menacé de me tuer ainsi que mon père. Je lui ai dit que je préférais mourir que d‘épouser un membre de Boko Haram”, ajoute-t-elle.
Selon elle, c’est seulement une semaine après son refus catégorique qu’elle a été informée qu’elle serait envoyée à Maiduguri – ville martyre de la secte islamiste – pour une mission-suicide.
Se rendre plutôt que mourir
“Trois d’entre eux m’ont pris les mains et m’ont injecté quelque chose. Lorsque je me suis réveillée, je me trouvais chez un tradi-praticien qui m’a dit que j‘étais avec lui depuis 30 jours. Il m’a signifié qu’il me préparait pour une mission. Il m’a donné un liquide à boire et m’a dit que des hommes de Boko Haram viendraient me chercher”, explique l’adolescente.
Effectivement, le même jour, en début de soirée, elle est rejointe par trois membres de la secte qui sont venus avec une femme et un homme, eux-aussi assignés à une mission-suicide.
“Nous avons passé un jour et demi pour gagner Maiduguri, poursuit-elle. C’est lorsque nous sommes arrivés à Maiduguri qu’ils ont attaché les bombes sur nos corps. À ce moment-là, je savais que j’allais mourir donc j’ai commencé à pleurer”.
L’adolescente raconte avoir vu la femme détoner sa ceinture d’exploser près d’un poste militaire, qui n’a tué que la kamikaze. L’homme, lui, n’a pas eu le temps de le faire vu qu’il a été abattu par les militaires.
“A ce moment-là, quelque chose m’a dit de me défaire de ma ceinture d’explosifs et de me rendre. Entourée de militaires et de policiers, je suis évanouie. Quand je me suis réveillée, j’ai découvert qu’un des policiers du poste de contrôle était un frère à ma mère. Et je pense que c’est la raison pour laquelle j’ai survécu”.
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Arrêt sur images du 29 octobre 2024