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Cameroun : où en est la crise dans la région anglophone ?

Cameroun : où en est la crise dans la région anglophone ?

Cameroun

Près de six mois après le début de la crise dans les régions anglophones du Cameroun, la situation ne semble pas s‘être totalement décrispée. L‘école tourne au ralenti, les leaders du mouvement toujours emprisonnés et les populations continuent de grincer.

Le 20 avril 2017, le chef de l‘État camerounais ordonnait le rétablissement de la connexion internet dans les régions anglophones du Cameroun. C‘était trois mois après que les premières coupures eurent été constatées.

Dans ces régions, qui comptent pour environ 20 % des 24 millions d’habitants du Cameroun, les populations ont jubilé, heureuses de renouer avec Internet, et surtout les réseaux sociaux. Mais, c’est tout. Car, dans cette partie du pays, les frustrations restent intactes.

Leaders anglophones toujours emprisonnés

C’est en principe le 24 mai que doit s’ouvrir le procès de 27 personnes dont trois leaders camerounais de la contestation anglophone accusés d’“actes de terrorisme”. Traduits devant les tribunaux militaires, beaucoup d’entre eux risquent la peine de mort.

Mais le plus grave, craint le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), c’est que des centaines de jeunes arrêtés en même temps que les meneurs de la crise anglophone, risquent d‘être oubliés en prison en raison de la médiatisation des principaux leaders.

Les avocats, eux, qui devaient faire leur rentrée le 2 mai, n’entendent pas lâcher du lest tant que leurs collègues ne sont pas sortis de prison.

École en demi-teinte

Cette menace de paralysie pèse également sur le système éducatif. Si dans certaines villes comme Buéa (Sud-Ouest) quelques élèves reprennent timidement le chemin des classes, notamment au lycée bilingue, ce n’est pas encore le cas dans d’autres villes. Dans un reportage sur la question, Le Monde relève le cas de la ville de Tiko où les écoles restent encore désertes.

Certains parents craindraient des représailles de la part des partisans de la grève. D’autres, ont simplement décidé d’envoyer leurs enfants étudier dans de grandes villes comme Yaoundé. Quand des parents soutiennent tout simplement le mouvement de grève.

Malgré tout, le gouvernement se refuse à évoquer une quelconque année blanche dans cette partie du Cameroun. Pour cela, le GCE board, l’organisme qui gère les examens du sous-système anglophone avait même prorogé la date limite des inscriptions. Les candidats aux différents examens avaient jusqu’au 20 mars 2017 pour finaliser leur inscription alors que les examens sont censés se tenir au mois de juin.

Refus de dialoguer

À Yaoundé, on fonde cependant beaucoup d’espoir sur la Commission de promotion du bilinguisme promue par décret le 23 janvier 2017. Placée sous l’autorité du président de la République, cette commission a pour mission “d‘œuvrer à la promotion du bilinguisme, du multiculturalisme au Cameroun, dans l’optique de maintenir la paix, de consolider l’unité nationale du pays et de renforcer la volonté et la pratique quotidienne du vivre ensemble de ses populations”.

Une manœuvre qui vient remettre aux calendes grecques tout projet de négociations avec les leaders anglophones dont beaucoup réclament un fédéralisme. Une revendication radicalement rejetée par Yaoundé qui reste campé sur ses positions.

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