Côte d'Ivoire

Un pas a été marqué ce mercredi entre la Majorité présidentielle et l’opposition en Côte d’Ivoire. Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale et Alain Toussaint, ancien conseiller du président Laurent Gbagbo se sont rencontrés à Paris pour parler réconciliation.

Le président de l’Assemblée nationale ivoirienne se fait le chantre de la réconciliation nationale. De passage à Paris, ce mercredi, il a rencontré Alain Toussaint, ancien conseiller de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo.

Les discussions entre les deux hommes ont tourné essentiellement autour de la situation politique dans le pays et la réconciliation, un thème qui prend tout son sens dans une Côte d’Ivoire qui a été malmenée pendant près de deux décennies par des remous politiques et tout récemment lors de la crise postélectorale de 2010-2011 qui a fait plus de 3 000 morts.

“Mais nous avons convenu de nous mettre au-dessus de nos divergences, de nos problèmes, pour regarder ce qui peut être dans l’intérêt de notre pays, la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, nous sommes engagés dans le tunnel de la réconciliation. Moi en tout cas, je suis engagé. J’en ai parlé avec le président Ouattara qui m’a encouragé à faire en sorte que la réconciliation soit une réalité”, a déclaré Guillame Soro.

“Je n’ai aucun intérêt à voir persister la question des prisonniers politiques”

Un appel entendu et pris à la lettre par Alain Toussaint qui a salué “l’initiative courageuse de promouvoir le pardon et la réconciliation” prise par Guillaume Soro. De son côté, il a promis de lui aussi œuvrer au rassemblement en Côte d’Ivoire, au-delà de toute différence et opposition.

“La politique, ce n’est pas la guerre. Il y a un temps pour faire la guerre, un temps pour faire la paix”, a-t-il ajouté. Alain Toussaint, en exil à Paris depuis la crise de 2011 en profité pour réitérer son souhait de regagner la Côte d’Ivoire.

Certains pro-Gbagbo s’estiment menacés une fois rentrés en Côte d’Ivoire. Ils craignent en effet d‘être arrêtés à leur arrivée. Sur ce point, le président de l’Assemblée nationale a promis que c’est l’un des points qu’il évoquera avec le président ivoirien Alassane Ouattara.

“Étant moi-même un ancien prisonnier, je n’ai aucun intérêt à voir persister la question des prisonniers politiques”, a-t-il signifié.

Diffusée sur les réseaux sociaux, cette rencontre a suscité un débat entre les pro-Gbagbo qui y voient une tentative de ralliement de Soro Guillaume avec la galaxie Gbagbo dans l’optique des élections présidentielles de 2020. D’un autre côté, ils critiquent la position d’Alain Toussaint, qui s‘éloignent des idéaux de lutte de l’ancien président Gbagbo.