Bruno Tshibala nommé Premier ministre en RD Congo

L’opposant Bruno Tshibala, ancien cadre de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, principal parti d’opposition) vient d‘être nommé Premier ministre en République démocratique du Congo. Un pas de plus dans l’application de l’accord de la Saint-Sylvestre.

Joseph Kabila, le président de la République démocratique du Congo l’avait annoncé ce mercredi lors de son adresse devant les deux Chambres du Parlement. Un Premier ministre sera nommé sous 48 heures, clause inhérente à l’accord de la Saint-Sylvestre entre opposition et Majorité présidentielle.

C’est donc Bruno Tshibala, 61 ans et jusqu‘à fin février secrétaire général adjoint et porte-parole du Rassemblement, coalition politique constitué autour de la figure historique de l’opposition congolaise Étienne Tshisekedi dont il était proche qui a été nommé à ce poste selon une ordonnance présidentielle lu à la télévision nationale.

Une nomination qui vient doucher les espoirs d’une frange du Rassemblement qui espérait que Félix Tshisékédi, fils d’Etienne Tshisekedi décédé le 1er février à Bruxelles, soit nommé à ce poste.

Le choix du potentiel candidat du Rassemblement à ce poste avait dès lors envenimé le climat au sein de la coalition, la clivant en deux factions : l’une dirigée par Félix Tshisekedi et Pierre Lumbi et l’autre par Joseph Olenghankoy.

Mardi, lors des consultations informelles menées par le président Kabila avec la classe politique et la société civile, Bruno Tshibala faisait justement partie des cinq noms proposés par Joseph Olenghankoy au chef de L‘État, tandis que l’autre camp insistait pour ne proposer qu’un seul nom : Félix Tshisekedi.

Le dernier des Tshisekedi écarté

Jusqu‘à ce vendredi, les tensions politiques s‘étaient cristallisées autour de l’accord politique en République démocratique du Congo dont la mise en application piétinait. Elle a en effet été beaucoup plus longue que ne l’espéraient les évêques catholiques congolais ayant permis son accouchement : la nomination d’un Premier ministre issu de l’opposition aurait en effet dû intervenir dans le courant du mois de janvier, selon le programme d’application de l’accord proposé par les prélats.

La nomination d’un nouveau Premier ministre devrait permettre d’apaiser les tensions. Mais rien n’est moins sûr. Car le Rassemblement faction Félix Tshisekedi pourrait contester ce choix sur la base que Bruno Tshibala ne fait plus partie ni de l’UDPS, ni du Rassemblement. Alors que l’accord du 31 décembre stipule que le nouveau Premier ministre doit en être un membre.

Une chose est cependant sûre, Joseph Kabila aura finalement réussi à obtenir gain de cause. Une liste de cinq noms dans laquelle il eut la latitude de choisir le candidat qui lui sied le plus. Et surtout, à partir de laquelle il aura finalement réussi à écarter le dernier des Tshisekedi.