Zimbabwe

Le “président non-résident”. C’est désormais ainsi que se fait appeler Robert Mugabe, critiqué par son opposition pour ses nombreux voyages à l‘étranger.

Ces trois dernières semaines, Robert Mugabe s’est déjà rendu à Singapour, au Ghana, au Swaziland et en Maurice. Le chef d‘état de 93 ans ne s’arrêterait à Harare, la capitale zimbabwéenne qu’une seule nuit avant de reprendre la route. Dans, ces sorties du pays de Robert Mugabe sont prises avec colère ou avec humour.

En effet, pour l’opposition maintenir un tel train de vie reviendrait à appauvrir les caisses de l‘état qui ont déjà tari du fait de la crise économique. Selon les statistiques du ministère des Finances, les voyages du chef de l‘état au cours des dix premiers mois de 2016 ont déjà englouti pas moins de 34 millions de dollars, soit bien plus que le budget de certains ministères comme celui des Transports et du Développement des infrastructures.

En raison de la conjoncture, le Zimbabwe manque drastiquement de liquides. Depuis juin, le pays n’a pas payé à temps ses fonctionnaires et le taux de chômage connaît un envol.

D’un autre côté, cependant, il y a ceux dont les inquiétudes se trouvent ailleurs : la santé du président de la République. Il faut dire que Robert Mugabe n’a plus la jeunesse de ses 20 ans et pour certains Zimbabwéens, ces voyages pourraient davantage l’affaiblir.

“L’article 82 de la Constitution protège les droits des personnes âgées. La ZANU abuse des droits de ce vieil homme”, par exemple relevé avec ironie, Tendai Biti, ancien ministre des Finances et dissident de la Zanu-PF, le parti au pouvoir.

Mais pour la présidence, les déplacements du président ont l’avantage de prouver qu’il est en pleine forme, contrairement aux rumeurs qui l’annonçaient très malade. “En fait, il est si bien qu’il dépasse même le plus jeune politicien”, a souligné George Charamba, le porte-parole de la présidence.

Lors de son dernier congrès, le parti au pouvoir a décidé de reconduire la candidature de Robert Mugabe – au pouvoir depuis 1980 – pour la présidentielle de 2018.