Libye : le maréchal Haftar boycotte la rencontre avec Fayez Al-Sarraj

C‘était l’un des espoirs de résolution de la crise libyenne. La rencontre entre les deux tenants du pouvoir en Libye – le maréchal Haftar et son rival du gouvernement d’union nationale Fayez Al-Sarraj – n’aura finalement pas lieu.

Le Caire devait abriter cette rencontre prévue mardi dernier. Mais à la dernière minute, le maréchal Haftar, l’homme qui contrôle l’Est de la Libye, s’est retracté. Dans un communiqué, Fayez Al-Sarraj a “regretté” que son rival ait refusé de le voir “sans justification ou raison”.

Mi-janvier, le Caire proposait de s’investir dans la résolution du conflit libyen en proposant une solution politique. Cette rencontre au sommet entre les deux tenors du pouvoir libyen faisait notamment partie de cette stratégie. Elle devait permettre d’amender l’accord signé au Maroc en décembre de 2015 sous l‘égide de l’ONU et sur la base duquel le gouvernement d’union nationale a été installé.

Pour M. Sarraj, cette rencontre manquée est une “occasion précieuse” qui évanouit les espoirs d’un “début de solution à l‘état de division et aux souffrances” des Libyens. Elle résulte par ailleurs “des positions politiques obstinées et des égos surdimensionnés” dont souffre la Libye depuis des années, a-t-il déploré.

Au delà, ce nouvel échec du rapprochement entre l’Est et l’Ouest libyen est un autre signe du manque de légitimité dont pâtit le gouvernement d’union nationale (GNA)et son chef Fayez Al-Sarraj. Depuis son installation, le GNA qui jouit pourtant de la reconnaissance de la communauté internationale, peine à imposer son autorité.

Il doit notamment faire face au maréchal Haftar dont les forces contrôlent l’Est du Pays et qui bénéficient du soutien de la Russie.

Six ans après sa révolution qui a mis fin à 42 ans de règne de Mouammar Kadhafi, la Libye est engluée dans une interminable crise de transition qui a laissé croître l’influence du groupe djihadiste État islamique.