RD Congo : avant les obsèques de Tshisekedi, l'opposition exige la reprise du dialogue

Pas d’obsèques sans finalisation de l’accord en République démocratique du Congo. Tel semble être la ligne de conduite envisagée par le Rassemblement, coalition de l’opposition dont la figure emblématique, Etienne Tshisekedi est morte le 1er février à Bruxelles.

Alors que le gouvernement congolais a proposé ses services pour l’organisation des obsèques du défunt leader de l’opposition, les priorités du Rassemblement sont pour l’heure ailleurs.

La coalition exige avant tout que l’accord du 31 décembre signé sous l‘égide de la conférence épiscopale soit finalisé avant les obsèques. Concrètement, le Rassemblement réclame la nomination d’un Premier ministre avant la cérémonie.

Ce portefeuille a été octroyé à la coalition et cette dernière avait porté son choix sur Félix, le fils d’Etienne Tshisekedi. “À Kinshasa, les gens ne sont pas prêts à accepter des obsèques avec ce gouvernement (actuel, Ndlr)”, a déclaré à Jeune Afrique Mgr Gérard Mulumba, évêque et frère cadet d’Etienne Tshisekedi.

Avant le décès du “Sphinx”, les discussions achoppaient sur le mode de désignation du Premier ministre. En effet, le Rassemblement ne propose qu’un seul nom tandis que la majorité présidentielle exige une liste de cinq personnes.

De l’oeil de certains observateurs donc, l’impasse que fait régner l’opposition sur les obsèques d’Etienne Tshisekedi dont la date n’est toujours pas connue, est un outil de pression sur le gouvernement. Ce dernier pourrait, craint-on à Kinshasa, faillir à ses engagements vu que celui qui lui tenait tête n’est plus. Et ces obsèques apparaissent pour l’heure comme le seul moyen efficace pour faire plancher le gouvernement.

Une délégation de la famille et du parti politique (UDPS) du défunt sont actuellement à Bruxelles où se tiennent des cérémonies à son hommage. Sa dépouille pourrait arriver à Kinshasa ce vendredi selon un membre de l’UDPS, mais bien malin celui qui pourra prédire la suite des événements.